La révision des perspectives de Zalar reflète l'incertitude quant au rythme prévu de la reprise de l’activité et des bénéfices en 2021 et 2022, ce qui amène à penser qu'il pourrait y avoir un ralentissement du rythme de désendettement, souligne Fitch dans une note diffusée ce mardi 11 mai.
«Les sources de liquidité disponibles à fin 2020 n'étaient pas suffisantes pour couvrir une dette à court terme de 2,4 milliards de dirhams», a précisé l’agence de notation, en révélant un soutien de l’Etat, sous forme de dette garantie accordée en 2021, de l’ordre de 300 millions de dirhams.
L’agence soulève une forte exposition du groupe avicole à la volatilité des marchés des produits de base et de la volaille et à d'autres facteurs externes.
«La consommation de volaille au Maroc a été touchée par les effets de la pandémie, suite notamment à l’annulation d’évènements (mariages, festivals, etc) et au repli de l’activité touristique», peut-on lire dans cette note.
Et d’ajouter: «la croissance de la production mondiale de volaille de 2019 a en outre conduit à une offre excédentaire au début de 2020, se traduisant par une forte baisse des prix de plus de 25%».
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Fitch estime que des prix normalisés sur le marché local de la volaille et une reprise progressive de la consommation permettront à Zalar d'améliorer sa rentabilité en 2021 (sans pouvoir atteindre les niveaux observés en 2019).
La volatilité des marges restera toutefois élevée en raison de la concentration opérationnelle sur le seul marché marocain et et de la petite taille des activités de l'entreprise, est-il précisé.
Evoquant la structure du capital de l’entreprise, Fitch anticipe la sortie de la Société financière internationale (SFI) en 2021 en tant qu'actionnaire, nécessitant le rachat de la participation de cette dernière d'environ 90 millions de dirhams sur une période de quatre ans.
On apprend aussi que Zalar a temporairement suspendu son programme d’investissement (lance en 2017 pour un montant de 850 millions de dirhams) en raison de la pandémie.
«Nous prévoyons que Zalar reprendra progressivement le programme d'investissement évolutif une fois que la demande de volaille se stabilisera, dopée par 5 millions d'euros de fonds externes engagés par la BEI», conclut la note de Fitch.