Après plusieurs mois de hausse à deux chiffres, les ventes de voitures neuves au Maroc se sont quelque peu tassées en septembre. Avec un total 13.225 voitures neuves écoulées durant ce mois, le marché automobile domestique marque une timide progression de 3,17% en comparaison avec les ventes de septembre 2019 (année de comparaison de référence), à en croire les chiffres dévoilés ce mardi 5 octobre 2021, par l'Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM).
Dans le segment des véhicules particuliers (VP), qui représente plus de 90% des ventes, les immatriculations ont atteint 11.323 unités, en progression de seulement 1,92% en septembre 2021 par rapport à septembre 2019.
Selon les concessionnaires et importateurs sondés par Le360, cette décélération des ventes est «la conséquence directe» de la pénurie de semi-conducteurs, qui est elle-même une conséquence de la pandémie de Covid-19.
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La pénurie de semi-conducteurs, ces petits composants électroniques devenus indispensables à la bonne marche de nombreuses fonctions présentes dans une voiture, touche depuis plusieurs mois l’ensemble des constructeurs automobiles au niveau mondial, obligeant plusieurs d’entre eux à fermer temporairement des usines et à réduire significativement leur production. Ce qui limite l’offre en véhicules neufs dans les points de ventes un peu partout dans le monde et le Maroc n’échappe pas à la règle.
«Le demande en voitures neuves au Maroc est toujours présente, mais il y a un problème de disponibilité des véhicules», affirme un concessionnaire interrogé par Le360. Ce dernier rappelle qu’entre 10 et 12% de la production mondiale de voitures pourraient être perdue cette année à cause des difficultés d’approvisionnement en puces électroniques. Cela représente tout de même plus de 7 millions de voitures qui ne sortiront pas des usines cette année.
Au Maroc, les importateurs et concessionnaires affirment qu’il est de plus en plus difficile pour eux d’avoir de la visibilité sur les livraisons, ce qui ne manque pas d’impacter les ventes. «Quand nous avons de la visibilité concernant la date de livraison d’un véhicule, nous pouvons traiter la vente avec le client. Le problème, c’est que nous commençons à perdre cette visibilité. Les constructeurs naviguent à vu», déplore un professionnel, qui s’attend à ce que cette situation perdure au moins jusqu’à la fin de l’année 2021.
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Selon les scénarios les plus pessimistes, la pénurie de puces électroniques pourrait même se prolonger en 2022 et continuer à peser sur la production automobile mondiale. D’autant que les constructeurs se trouvent en concurrence avec d'autres industries gourmandes en puces, comme les fabricants d’ordinateurs et de smartphones, qui captent une bonne part de l'offre. Les fabricants de puces, basés essentiellement en Asie, font état d’une demande record, qu’il sera difficile de satisfaire.
Le marché automobile domestique avait jusque-là été relativement épargné par ces difficultés d’approvisionnement, affichant une croissance vigoureuse depuis le début de l'année. Sur les neufs premiers mois de 2021, les ventes de voitures neuves au Maroc se sont ainsi chiffrées à 131.637 unités, en hausse de 12,64% par rapport à fin septembre 2019. Mais la pénurie de semi-conducteurs et les perturbations qu’elle engendre sur les chaînes logistiques mondiales vont inévitablement freiner cette dynamique.