Attractivité immobilière: Rabat, Tanger et Kénitra bousculent Casablanca dans la carte des investissements

Rabat offre de nombreuses opportunités d’investissement dans l’immobilier locatif.

Le Maroc attire en 2025 une vague inédite d’investissements immobiliers professionnels depuis une décennie. En novembre 2025, le Royaume se classe désormais parmi les marchés les plus attractifs de la façade atlantique africaine grâce à une combinaison de stabilité macroéconomique, de modernisation logistique et d’alignement sur les standards internationaux .

Le 11/12/2025 à 14h05

La tendance d’un changement de paradigme dans les investissements immobiliers se confirme dans le Royaume avec des chiffres macroéconomiques. D’après le Haut-Commissariat au Plan, la croissance devrait atteindre 3,7% en 2025, après 3,2% en 2024, soutenue par l’industrie, l’automobile et les services à forte valeur ajoutée. Bank Al-Maghrib observe une inflation autour de 2,3%, renforçant la visibilité des opérateurs. Dans ce contexte apaisé, l’immobilier d’entreprise redevient un actif stratégique pour les investisseurs institutionnels et les fonds spécialisés.

D’après la Lettre M2, site marocain d’information immobilier, le marché marocain enregistre une montée en gamme rapide des actifs. Les prix exprimés en euros dans la publication équivalent aujourd’hui, convertis en dirhams, à des niveaux comparables à ceux des marchés secondaires européens.

Selon les données publiées en novembre 2025, les bureaux se négocient entre 10.900 DH/m² et 38.000 DH/m², avec des loyers annuels situés entre 650 DH/m²/an et 2.600 DH/m²/an. D’un autre côté, les commerces atteignent des valeurs élevées comprises entre 16.000 DH/m² et 87.000 DH/m² pour les emplacements premium. Pour ce qui est de entrepôts logistiques, très recherchés, la source note que les prix varient entre 5.400 DH/m² et 10.900 DH/m², tandis que les terrains industriels se situent entre 550 DH/m² et 8.700 DH/m².

Ces niveaux s’expliquent par une demande soutenue en bâtiments modernes équipés de standards internationaux. Selon la source, ce phénomène touche aussi bien les bureaux que les plateformes logistiques, ce qui confirme la transformation structurelle du marché.

L’un des changements les plus décisifs tient à l’adoption progressive de normes internationales. D’après l’article, les investisseurs étrangers exigent désormais la mise en œuvre systématique de bonnes pratiques d’expertise, de gouvernance technique et de transparence, ainsi que l’application des standards RICS, référence mondiale en évaluation immobilière .

Cette évolution contribue à crédibiliser encore davantage le marché marocain, longtemps considéré comme hétérogène dans la qualité des actifs et des process.

Casablanca face aux nouveaux hubs

Casablanca-Settat continue de représenter plus de 25% du PIB national, mais selon le document, la dynamique se déplace progressivement vers d’autres régions plus compétitives en coût et plus modernes en infrastructures .

Rabat et Kénitra émergent ainsi comme de nouveaux pôles d’affaires, portés par les quartiers tertiaires en développement et l’effet d’entraînement du tissu administratif et technologique. Tanger poursuit sa trajectoire exceptionnelle, alimentée par la performance du complexe portuaire Tanger Med, dont le trafic dépasse 8 millions d’EVP (conteneurs vingt pieds) en 2024 selon l’Autorité portuaire.

Cette poussée logistique renforce la demande en entrepôts modernes, en plateformes de distribution et en supply-chain immobilière.

Le climat des affaires continue de se consolider dans un contexte où le ministère des Finances rappelle que les zones d’accélération industrielle et les zones franches offrent des régimes fiscaux incitatifs pour les investisseurs orientés export.

Bank Al-Maghrib observe, quant à elle, que les IDE (investissements directs étrangers) industriels et immobiliers ont dépassé 22 milliards de dirhams en 2024, en progression de plus de 13% sur un an. Cette dynamique confirme que l’immobilier professionnel est devenu l’un des leviers majeurs d’ancrage des multinationales.

La modernisation des infrastructures soutient également l’attractivité du pays. Le prolongement de la LGV vers Marrakech, les corridors logistiques Rabat–Kénitra et Tanger–Tétouan, ainsi que les investissements continus autour de Casablanca renforcent la connectivité nationale.

Vers un marché plus mature, mais encore confronté à des défis

Le marché marocain entre dans une phase de maturité où la qualité et la transparence sont devenues déterminantes. Pourtant, des défis persistent. À ce titre, certains quartiers tertiaires de Casablanca affichent un taux de vacance élevé, conséquence d’un parc ancien nécessitant une rénovation profonde. Les régions émergentes comme Kénitra ou Tanger, malgré leur dynamisme, souffrent encore d’un déficit d’offres premium capables d’absorber rapidement la demande croissante.

D’après la source, le Maroc se situe néanmoins à un moment charnière où les investisseurs ne se demandent plus si le pays constitue une opportunité, mais plutôt comment y structurer durablement leurs implantations.

Au terme d’une décennie de transformations, le Maroc consolide sa position de hub immobilier africain. L’alignement sur les standards internationaux, la modernisation logistique, la stabilité macroéconomique et l’émergence de nouveaux hubs régionaux redessinent complètement la carte de l’immobilier professionnel.

Selon le document, le Royaume se trouve aujourd’hui «à un point de bascule», porté par des réformes continues et une capacité de plus en plus affirmée à répondre aux exigences des investisseurs internationaux .

Le marché marocain semble ainsi entrer dans un nouveau cycle d’expansion, où performance, transparence et innovation définiront les contours des investissements des prochaines années.

Par Mouhamet Ndiongue
Le 11/12/2025 à 14h05