Les auditions et les données collectées par le Conseil de la concurrence auprès des acteurs du secteur des assurances ont permis de constater un niveau identique des tarifs de la garantie Responsabilité civile (RC) automobile au niveau du marché, et ce depuis la libéralisation de ce risque, a souligné l’institution présidée par Ahmed Rahhou dans son avis.
Les compagnies d’assurances continuent d’appliquer une tarification identique malgré l’évolution du parc automobile national qui a plus que doublé entre 2002 et 2018, passant de 1,81 million de véhicules à plus de 4,3 millions, toutes catégories confondues, déplore le Conseil de la concurrence.
De plus, poursuit la même source, les critères de calcul de la prime relative à la garantie RC automobile n’ont pas évolué et ne tiennent pas compte de certains critères plus significatifs tels que les aspects relatifs au profil de risque du consommateur (notamment l’âge, l’expérience, la zone géographique, etc).
Le Conseil a également noté que ce segment du marché de l’assurance est entaché par le phénomène des arriérés des intermédiaires, ainsi que par la problématique de la fraude à l’assurance. Ces deux points impactent le niveau de risque pris par les assureurs, et le consommateur se trouve contraint à payer pour un risque que son profil ne présente pas réellement.
Pour rappel, à partir du 6 juillet 2006, les entreprises d’assurances sont libres de fixer leur propre tarif de la garantie RC automobile, suivant des critères de tarification qui sont fixés par voie réglementaire.
Un degré de concentration élevé
Selon l’ACAPS, les compagnies d’assurances Axa assurance Maroc, AtlantaSanad, Allianz Maroc, MCMA, MAMDA, RMA, Sanlam Assurance et Wafa Assurance sont agréées pour pratiquer l’assurance automobile et peuvent couvrir tous les usages.
Au niveau national, les informations communiquées par l’ACAPS montrent que le marché de l’assurance RC automobile présente un degré de concentration élevé en 2021. De plus, seulement cinq opérateurs concentrent 75% de parts de marché.
«L’augmentation du degré de concentration pourrait avoir un impact sur la structure du marché traduit par l’augmentation du degré d’hétérogénéité entre les opérateurs actifs, et par conséquent l’augmentation du différentiel (de parts de marché) entre les opérateurs», relève le Conseil de la concurrence.
De surcroît, l’analyse de l’évolution des parts de marché en termes des primes d’assurance émises permet de déceler, d’une part, la stabilité substantielle de la position de la société Sanlam Maroc en tant que leader du marché et la stabilité relative des autres opérateurs au niveau national sur le marché de l’assurance RC automobile, et d’autre part la dispersion des primes qui est un élément particulièrement important susceptible d’indiquer une faible mobilité de la demande.