Anti-dumping: Les écosystèmes de la plasturgie menacés

La réaction des industriels ne s'est pas fait attendre. Il aura en effet suffi, pour que le ton monte, de quelques jours après l’ouverture d’une enquête anti-dumping sur le polychlorure de vinyle en provenance du Mexique et de l’Union européenne, souligne L’Économiste dans son édition de ce mercredi 1er juillet. «La production nationale en PVC ne couvre que 45% des besoins actuels du marché et moins de 30% pourront être couverts d’ici 2020», soutient Nabil Saouaf, directeur de la Fédération marocaine de plasturgie(FMP). Selon le journal, cette perspective est d’autant plus alarmante que la profession est en train de finaliser les études de mise en place de ses écosystèmes industriels. Au rang des filières identifiées, notons que trois sont directement tributaires du sourcing PVC. Il s'agit en l’occurrence des écosystèmes «Plastique pour le bâtiment et travaux publics», «Emballages» et «Plasticulture».

Il faut souligner que le programme en cours de finalisation table sur la création de pas moins de 20.000 emplois directs d’ici 2020, et sur un chiffre d'affaires supplémentaire de 6,5 milliards de DH. Selon le directeur de la FMP, la consommation industrielle marocaine en PVC va se développer avec l’implémentation des écosystèmes, tandis que la production nationale continuera à stagner. Force est de constater que les acquis sont loin de satisfaire les besoins existants. Les opérateurs avancent que la production nationale de PVC a connu, sur les seuls six premiers mois de l’année 2015, deux importantes ruptures de stocks. L’Économiste fait remarquer que l’offre locale était dans l’incapacité de livrer ses clients transformateurs, forcés dès lors d’importer au prix fort. Compte tenu de cette situation, Nabil Saouaf estime que l’application de nouvelles mesures anti-dumping aux importations de PVC du Mexique et de l’Union européenne pénalisera les transformateurs marocains, notamment sur la compétitivité de leurs produits finis. Selon les projections de la profession à l’horizon 2020, plus des deux tiers de la consommation nationale en PVC devront être importés.