Analyse Loi de finances – EP7: les consommateurs vont trinquer à travers les impôts indirects

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TVA, droits d’importation et taxes intérieures sur la consommation… Autant de rubriques sur lesquelles compte l’argentier du Royaume pour atténuer la baisse des impôts indirects. Et ce sera au consommateur final de passer à la caisse.

Le 27/10/2020 à 11h29

Calculées sur la base des quantités consommées, les taxes intérieures sur la consommation (TIC) sont un indicateur des volumes de ventes prévues. Partant de là, il faut croire que le département des Finances s'attend à ce que les Marocains consomment plus de limonades et de boissons gazeuses. Les 450 millions de dirhams de recettes budgétisés en 2021 sur cette TIC est un montant jamais égalé. Il représente quasiment le double du montant estimé en 2018, qui n’a pourtant été réalisé qu’à hauteur de 98%.

L’argentier du Royaume prévoit par ailleurs une consommation d’alcool, de vins et autres canettes et bouteilles de bières, moins importante que ce qui était prévu en 2019. La TIC sur ces produits devrait tout de même rapporter près de 1,5 milliard de dirhams, un montant quasi-équivalent à ce qui a été réellement encaissé en 2018.

Le gros de la TIC provient néanmoins des produits énergétiques et des tabacs manufacturés. La première famille de produits devrait rapporter dans les 16 milliards de dirhams, tandis que pour les cigarettes, le montant prévu de la TIC dépasse les 11,2 milliards. C’est presque 1,5 milliard de plus que les recettes encaissées en 2018, qui avaient dépassé les prévisions initiales de quelque 21 millions de dirhams.

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Si la TIC représente un bon tiers des impôts indirects, le reste provient essentiellement de la Taxe sur valeur ajoutée (TVA).

Sur le marché intérieur, le projet de loi de finances table sur un montant record: plus de 30 milliards de dirhams, soit 2,8 milliards de plus que la TVA effectivement encaissée en 2018. Quant à la TVA à l’importation, le ministre des Finances a décidé de réduire la voilure. Il prévoit des recettes de 36,2 milliards de dirhams, soit 5 milliards de moins que les estimations initiales de 2020 et 2 milliards de moins que les réalisations de 2018.

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Autre dîme, indirectement répercutée sur les consommateurs: les droits d’importation. Dans cette rubrique, le projet de loi de finances prévoit 10,7 milliards de recettes. Il s’agit, là encore, d’un montant record, jamais égalé dans les prévisions depuis 2018, année durant laquelle les recettes encaissées par l’administration des douanes avaient atteint 9,6 milliards seulement.

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Malgré cet effort supplémentaire que devrait fournir le consommateur, et ce, tout à fait inconsciemment, le volume des impôts indirects restera en baisse, comparativement aux années pré-covid. Un indice révélateur sur le taux de croissance attendu, sachant que celle-ci est essentiellement tirée par la consommation.

Par Amine El Kadiri et Youssef El Harrak
Le 27/10/2020 à 11h29