En se livrant au jeu des questions-réponses avec l’hebdomadaire français Le Point, dans le sillage des débats qui animent les travaux de la COP28 à Dubaï, le PDG de Managem, Imad Toumi, a mis en avant les actions menées par son groupe pour relever le défi d’une gouvernance sociale et environnementale vertueuse.
Interrogé sur la polémique déclenchée récemment autour de la filière «cobalt» de Managem, Imad Toumi ne cache pas sa colère. «Au regard de l’attention que nous portons à toutes les parties prenantes et à tous les écosystèmes (…), nous avons été et sommes toujours révoltés par les allégations mensongères qui ont été colportées à propos de nos actifs cobalt. Nos opérations et nos méthodes de travail sont à des années-lumière de ce qui a été rapporté», a-t-il affirmé.
Et d’ajouter: «C’est d’ailleurs bien pour cela que nos partenaires Renault et BMW, bien au fait des standards ESG mis en œuvre à Bou-Azzer, sont à nos côtés pour développer une filière cobalt propre et éthique.»
Le groupe Managem semble décidé à obtenir réparation en portant l’affaire devant la justice. «Pour couper court à ces divagations fallacieuses, nous avons décidé de poursuivre en diffamation la journaliste Celia Izoard ainsi que son directeur de publication Hervé Kempf. Une plainte a en effet été déposée au tribunal de Paris afin de rétablir la vérité», a révélé Imad Toumi.
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La rumeur, rapportée par la journaliste Celia Izoard à travers Reporterre, un journal français dédié à l’écologie, puis relayée par certains médias allemands, porte sur des accusations de pollution à l’encontre du groupe Managem, pointé pour de prétendus rejets d’arsenic provenant de sa mine de Bou-Azzer, située à 120 km au sud de la ville de Ouarzazate et spécialisée dans l’exploitation et le traitement du cobalt primaire.
Dans un communiqué rendu public le 15 novembre dernier, Managem a rejeté en bloc ces allégations «totalement infondées et ne reposant sur aucune base factuelle». «Depuis le démarrage de la mine, aucune déclaration de maladie professionnelle, en lien avec l’arsenic, n’a été enregistrée et aucune pathologie liée à l’arsenic, dans la région de la mine de Bou-Azzer, n’a été déclarée», peut-on y lire.
Le groupe a aussi expliqué qu’à Bou-Azzer, le minerai est manipulé, depuis son extraction jusqu’à son traitement final, dans le respect des règles de protection du personnel minier.
La présence naturelle d’arsenic dans la région a, quant à elle, toujours été prise en considération dans les différents plans du groupe, dans le but d’y apporter des solutions techniques adéquates, a ajouté la même source. Ainsi, les bassins de rétention d’eau, qui peuvent engendrer, dans certaines circonstances, des infiltrations résiduelles minimes et sans danger pour la nature, font actuellement l’objet d’une mise à niveau pour concrétiser l’engagement zéro impact sur l’environnement, a tenu à rassurer Managem dans son communiqué.
Pour rappel, BMW a signé en 2020 avec Managem un contrat d’approvisionnement en cobalt d’une valeur globale de 100 millions d’euros et qui court jusqu’en 2025. Le groupe allemand a été suivi en 2022 par le constructeur français Renault, qui a signé un contrat similaire démarrant quant à lui en 2025. Et c’est, entre autres, pour des raisons d’ordre éthique et environnemental que les deux clients précités ont sélectionné le groupe minier marocain, dont le processus de production présente des garanties suffisantes en matière de respect de l’environnement, de recours aux énergies renouvelables et de respect des droits des travailleurs, à l’opposé d’exploitations de mines de cobalt dans d’autres pays.