Quelle facture pour Al Hoceima? C’est la question que se pose L’Economiste, dans son édition du 24 juillet. Pour le quotidien, il s’agit d’abord d’une perte de recettes. Après les tempêtes successives, la ville a retrouvé son calme, mais son activité économique tourne toujours au ralenti: commerce, tourisme, immobilier, services... Tout le monde se plaint de la faiblesse des recettes, en comparaison des précédentes saisons estivales. Bon nombre de citoyens regrettent l’absence d’une solution politique qui pourrait dénouer cette crise installée maintenant depuis 8 mois.
A cette absence de perspectives, s’ajoute le risque de voir beaucoup de Marocains résidant à l’étranger (MRE) réduire leurs transferts en devises. Des milliers de familles, dans la province, subsistent grâce aux mandats mensuels de leurs proches qui travaillent en Europe. En 2016, les MRE ont renfloué les réserves en devises de quelque 7 milliards de dollars, soit environ 66 milliards de dirhams. 50% d’entre eux sont originaires du Rif et de l’Oriental, et ils n’ont pas caché leur amertume de voir le Hirak s’éterniser.
Par ailleurs, le maintien de l’ordre à Al Hoceima a aussi un prix. Selon des sources locales, chaque policier en mission dans la ville percevrait une prime de déplacement de 120 dirhams par jour, sans compter les frais d’hébergement et de nourriture. Si 20.000 agents étaient déployés sur toute la province, les contribuables auraient à débourser au moins 2,4 millions de dirhams par jour. Avec de telles sommes, on pourrait résoudre bien des problèmes et répondre aux attentes de la ville et des citoyens.