La récolte des olives 2023-2024 démarre dès le mois d’octobre. Les spéculations sur la production vont d’ores et déjà bon train. «À en croire certains professionnels, en dépit d’un climat aride, les récentes averses vont améliorer les rendements. Et comme il est prévu d’en enregistrer d’autres dans les semaines à venir, les autorités s’attendent à une amélioration du rendement pour dépasser les 156.000 tonnes d’olives produites la campagne précédente», prédit le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mercredi 27 octobre.
Nourreddine Ouazzani, directeur de l’Agro-pôle olivier de l’École nationale d’agriculture de Meknès, précise néanmoins que «les précipitations enregistrées ou à venir n’ont aucun effet sur la prochaine production. Pour preuve, les pluies torrentielles inattendues qui ont frappé durant le mois d’avril dernier ont fait basculer la donne, surtout que pour l’oléiculture la période était délicate puisqu’il s’agissait de la floraison et de la fixation du fruit dans l’arbre».
«Suite à ces chamboulements climatiques, les oliviers ont subi des dommages significatifs. Et comme si les producteurs n’étaient pas déjà au bout de leur peine, les températures caniculaires du printemps n’ont fait qu’aggraver une situation d’ores et déjà calamiteuse causant ainsi des dommages supplémentaires, notamment dans certaines régions», lit-on.
Face à ces incertitudes, le ministère de tutelle a récemment décidé de suspendre les exportations des olives afin de subvenir aux besoins du marché local. Les olives de table initialement destinées à l’export passeront à la trituration pour répondre à la demande intérieure.
«Les professionnels du secteur estiment que les prix durant cette campagne pourraient s’élever à 30 dirhams le kilo d’olives dans le cas où les exportations se maintiennent. Toutefois, la situation n’est pas plus réjouissante même en cas de suspension des exportations», écrit Les Inspirations Eco. Il est prévu que le kilo d’olive atteigne 15 dirhams contre 6 à 7 dirhams auparavant. Résultats des courses, l’huile d’olive sera vendue entre 100 et 120 dirhams.
Par ailleurs, en dépit de la rude sécheresse, les autorités insistent sur la nécessité d’investir dans les oliveraies. En mai dernier, le gouvernement a accordé à la filière 16,9 milliards de dirhams pour investir dans l’irrigation. Selon les autorités, 37,5% des oliveraies sont irriguées, soit un total de 450.000 hectares. Cependant, ces oliveraies représentent entre 50 et 60% de la production totale. Étendre l’irrigation aux autres superficies permettrait d’augmenter la production.