La décision a fait l’objet de nombreux débats au Parlement européen et au Conseil de l’Europe, et elle est en voie d’être ratifiée. Elle imposera aux fournisseurs de carburant d’aviation, indique Jeune Afrique sur son site Internet, d’intégrer au kérosène une part croissante de carburants d’aviation durables (SAF, sustainable aviation fuels): 2% en 2025, 70% d’ici à 2050 pour tous les vols au départ d’un aéroport européen.
Tous les vols, c’est-à-dire même ceux opérés par une compagnie extra-européenne, comme c’est le cas pour Royal Air Maroc, sont concernés. Selon le texte européen, peuvent être considérés comme relevant du SAF «les biocarburants, les carburants à base de carbone recyclé et les carburants d’aviation de synthèse», mais pas «les biocarburants produits à partir de cultures destinées à l’alimentation humaine ou animale».
La précision n’est pas universelle. Ainsi, aux Etats-Unis, la législation ne supprime pas explicitement les carburants produits à partir de cultures alimentaires, mais demande un minimum de réduction des émissions de CO2.
Dans tous les cas, «cela n’entraînera pour ces dernières que peu de changements, les fournisseurs de carburant au sein des aéroports étant tenus de veiller à l’approvisionnement», explique-t-on. Par contre, la facture risque de s’alourdir.
Le surcoût induit par le nouveau mélange est actuellement estimé à 50%. Une énorme augmentation des coûts pour les compagnies est donc attendue. L’Association internationale du transport aérien (IATA) craint également des déséquilibres de disponibilité de carburants durables en fonction des pays et des régions.
A l’échelle de l’ensemble du continent africain, TotalEnergies, qui se présente comme «un acteur majeur de l’avitaillement en Afrique, avec une présence dans plus de 100 aéroports internationaux et régionaux dans plus de 29 pays africains», indique n’avoir aucune production locale de SAF, alors que certaines raffineries dans lesquelles il détient une participation produisent du kérosène traditionnel, à l’image de Natref en Afrique du Sud et la Société ivoirienne de raffinage (SIR), en Côte d’Ivoire.
Le recours à l’importation entamera sérieusement tout le bénéfice écologique attendu.