“Recul tous azimuts du trafic portuaire”: une annonce lapidaire émise par L'Economiste dans son édition du 20 janvier. Et pour cause! A moins d'un mois de la clôture de l'année 2015, tous les indicateurs étaient orientés à la baisse. Le trafic global, y compris le transbordement, s'est replié de 3,4% à 101,09 millions de tonnes contre 104,67 millions à fin novembre 2014. A l'import comme à l'export, les volumes affichent un repli. Seul le cabotage, ce trafic entre les ports marocains, reste stable, autour des 3 millions de tonnes.
Une baisse qui s'explique en partie par la chute de 12,4% du trafic des hydrocarbures, mais pas seulement. D'autres gros volumes ont eux aussi souffert. C'est notamment le cas des phosphates, des engrais, des céréales, des agrumes et primeurs.
Néanmoins, le recul des importations des produits pétroliers, et en particulier le brut, a impacté de plein fouet le port de Mohammedia dont l'activité a plongé de près de 30%. Ainsi, sur les 11 premiers mois de 2015, ce port pétrolier a vu son trafic à l'import reculer de 26,6% et à plus de 60% à l'export. Même l'activité du cabotage à l'export a chuté de 41%. Les exportations de produits pétroliers et dérivés, qui totalisaient 2,11 millions de tonnes en 2013, ont été réduites par quatre lors de l'année écoulée à 445.000 tonnes. En revanche, une bonne part du trafic des hydrocarbures, en particulier les produits finis, a été captée par Tanger Med et a bondi de 37% sur les 11 mois de 2015.
Pour autant, la baisse des activités a également touché les ports d'Agadir, Safi, Tan Tan, Laâyoune et Nador, qui ont eux aussi observé un repli d'activités. Seuls les ports de Jorf Lasfar et Dakhla ont enregistré une progression significative de leur trafic. Le premier en raison des déchargements de céréales et de l'export de phosphates et dérivés, et le second grâce aux débarquements des produits de la mer. Le trafic du port de Casablanca s'est, quant à lui, quasiment stabilisé à 22,9 millions de tonnes.