Achoura: à Casablanca, les marchés de fruits secs peinent à attirer le chaland

Une échoppe au marché de fruits secs à Casablanca. (S. Bouchrit / Le360)

Le 16/07/2024 à 10h35

VidéoFête traditionnelle attendue par les petits comme les grands, Achoura est habituellement une aubaine pour les commerces de fruits secs. Pourtant, cette année, les marchés de Casablanca semblent moins fréquentés, malgré la diversité et la disponibilité des produits. Voici ce qu’en disent commerçants et clients.

L’heure n’est pas vraiment à la fête pour les commerçants de fruits secs à Casablanca, qui font état d’un fléchissement de leur activité durant cette période, usuellement faste, de Achoura. Habitués à une effervescence particulière à l’occasion de cette fête traditionnelle, ils font cette année face à une affluence qu’ils jugent «très décevante».

En effet, les allées d’ordinaire bondées de clients, venus des quatre coins de la ville pour s’approvisionner en produits essentiels à la fête, résonnent ces jours-ci d’un calme inaccoutumé. À peine croise-t-on ici et là quelques acheteurs qui ont tenu à préserver les coutumes festives liées à Achoura. «Nous sommes venus acheter des amandes, des noix et des bonbons, tout ce qu’il faut pour célébrer cette fête, en espérant garder vivante cette part de nos traditions», nous confie une cliente.

Un autre client assure que c’est d’abord pour faire plaisir à ses enfants qu’il consent à acheter des fruits secs, dont des noix de cajou et des pistaches, malgré la hausse des prix. «Pour moi, la dimension enfantine de cette célébration est la principale motivation pour maintenir ces achats, malgré un contexte économique difficile», confie-t-il.

«Tous les fruits secs sont là, ainsi que du nougat et des Krichlat fraîchement préparés. Les prix me paraissent adaptés à tous les budgets, mais les clients se font rares», déplore un marchand, qui précise que la baisse des quantités vendues cette année est alarmante pour les petits commerçants, dont la plupart comptent sur cette période pour doper leurs revenus annuels.

Les prix des produits varient largement. Les amandes locales sont proposées à 80 dirhams le kilogramme, tandis que les prix des amandes importées peuvent culminer à 100 dirhams le kilo. Les dattes sont vendues, selon leur provenance, entre 35 et 130 dirhams/kg. «La baisse du pouvoir d’achat est palpable et décourage les dépenses. Et les clients ont été contraints de réduire les quantités des produits qu’ils achètent», explique un autre vendeur.

Par Hafida Ouajmane et Said Bouchrit
Le 16/07/2024 à 10h35