Accord RAM-AMPL: l'Ecole de formation des pilotes n'est plus une priorité!

Pilotes de ligne. 

Pilotes de ligne.  . AFP

Ratifié mardi 14 août, l’accord de paix sociale entre la RAM et l’AMPL n’a pas révélé tous ses secrets. Voici les engagements des deux parties en matière de recrutement et de formation

Le 17/08/2018 à 13h45

La réouverture de l’école de formation des pilotes figurait parmi les principales revendications des membres de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL). Cette doléance leur tenait à cœur car, à leurs yeux, ce serait le seul moyen de résoudre le problème du sous-effectif. Finalement, à l’issue des négociations aboutissant à la ratification d’un fameux accord de paix sociale, mardi 14 août, les pilotes ont signé un virage à 180 degrés.

"En l’absence de signature d’un contrat programme visant à mettre en œuvre un plan de développement d’envergure pour la compagnie nationale, l’ouverture d’une école de formation de pilotes de ligne au Maroc n’est pas une priorité", peut-on lire dans le texte de l’accord de paix sociale. Par conséquent, les besoins en recrutement continueront d’être satisfaits dans le cadre de partenariats avec des écoles étrangères, notamment à l’ENAC de Toulouse.

La RAM a fait de son côté un geste en direction des élèves pilotes en prenant à sa charge un tiers des frais de formation à compter du 1er octobre 2018. Mieux, la compagnie nationale s’engage à apporter son appui en faveur d’un mécanisme de subvention étatique ou bien auprès d’autres organismes (bourse de mérite, etc) pour une participation au coût de la formation. Le reliquat des frais non couverts restera à la charge de l’élève.

En contrepartie de la revalorisation salariale (4.500 à 5.200 dirhams pour les commandants de bord et 3.000 à 3.500 dirhams pour les copilotes), l’AMPL a dû céder également sur la question du recrutement des pilotes étrangers. La direction de la RAM a finalement convaincu ses pilotes de l’urgence des besoins à court terme, notamment pour répondre aux exigences d’exploitation durant la période de pointe. "La nécessité de recrutement de copilotes étrangers dans le cadre de contrat d’intermédiation à durée déterminée est un impératif", insiste le protocole d’accord ratifié en début de semaine. Introduite en juillet 2017, la restriction exigeant un minimum de 500 heures de vol dans le recrutement des copilotes a elle aussi été retirée, suite à l’aval de l’AMPL.

Par ailleurs, les pilotes se sont engagés à ne plus formuler des revendications ou réclamations à incidence financière. Une commission paritaire sera créée par les deux parties. Elle sera chargée notamment du suivi de l’accord et des différends pouvant naître de l’interprétation de ses dispositions.

Par Wadie El Mouden
Le 17/08/2018 à 13h45