Adil Nekkach était loin d’imaginer que son clip «Zine» allait avoir un tel succès sur les réseaux sociaux. Ce danseur, chorégraphe et photographe de 32 ans a su revisiter à sa manière la Roukba, une part du patrimoine Ahwach, danse qui fait partie intégrante du folklore marocain, plus spécifiquement des montagnes du Haut Atlas, de l'Anti-Atlas, mais aussi de la plaine du Souss.
Le clip comptabilise à ce jour plus de 1,8 millions de vues sur YouTube, avec des milliers de commentaires, tous élogieux et encourageants. «Lorsque j’ai vu toutes les réactions positives des internautes, j’ai décidé de lancer d’autres projets dans la même veine, visant à valoriser la musique marocaine du patrimoine traditionnel», explique le professeur de hip hop, qui enseigne à Casablanca.
D'autres projets sont en effet en cours: «je vais revisiter la musique Jbala du nord du Maroc. Le prochain clip sera donc tourné dans cette région, et par la suite, j’ai une série d’autres propositions comme celle de revisiter la musique des Reggada dans l’Oriental».
Tous ces projets, pour l'heure, le jeune chorégraphe les finance de ses propres deniers, et a donc l'intention de faire ses tournages avec peu de moyens.
Accompagné des membres de sa troupe de danse, Adil Nekkach compte aussi sur ses amis et ses connaissances pour faire aboutir ses projets. «Je vais procéder de la même manière. C’est à dire m’arranger avec mes amis et connaissances pour les costumes, les lieux de tournage, les déplacements… Je n’attends pas qu’on me donne, je créée des opportunités, et si quelqu’un souhaite contribuer [à mes projets] il est le bienvenu, bien sûr», lance-t-il.
Originaire de Zagora, Adil Nekkach a été bercé très tôt bercé par les chants et les danses d’Ahwach. C’est donc tout naturellement qu'il a pu initier son projet qui lui tenait à cœur, en commençant par la danse de Rekkba. «Cette musique, j’ai baigné dedans, on l’écoutait partout, dans la voiture, à la maison, dans les fêtes et cérémonies, les rencontres familiales…», énumère-t-il.
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Danseur depuis ses 15 ans, Adil Nekkach est issu d’un milieu conservateur. Il se devait donc de réussir ses études, et de travailler s’il voulait se consacrer à son rêve. «A 19 ans j’ai étudié la fabrication mécanique, j’ai travaillé dans des usines sans abandonner la danse. Lorsque j’ai pu en faire mon métier, et enseigner la danse, je m’y suis dédié. Je ne l’ai dit à ma famille que beaucoup plus tard», confie-t-il.
Après avoir réalisé une dizaine de capsules vidéos sur la musique et la danse hip hop, le chorégraphe a donc cette fois-ci décidé de s’intéresser au patrimoine marocain. Son premier essai, très prometteur, semble donc le conforter à poursuivre dans cette voie.