C'est grâce à un partenariat avec les fondations Al Mada et Attijariwafa Bank, qu'à Rabat, le Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain s'apprête à montrer au grand public, à partir de ce mercredi 23 septembre, et jusqu'au 8 février 2021, un total de 69 tableaux de Jilali Gharbaoui.
Dévoilées hier, lundi 21 septembre 2020, lors d'une cérémonie d'inauguration devant un parterre de personnalités, ces toiles choisies de l'artiste viennent commémorer le cinquantenaire de sa disparition, et témoignent de l'œuvre d'un défricheur aujourd'hui reconnu, à titre posthume, de l'abstration picturale marocaine, dans cette rétrospective inédite à ce jour, de ses différentes périodes créatives.
Né en 1930 à Jorf El Melha, près de Rabat, et décédé dans un grand dénuement le 8 avril 1971 à Paris, Jilali Gharbaoui est en effet considéré comme ayant été l'un des premiers peintres marocains à avoir choisi la peinture non figurative en tant que mode d'expression.
Lire aussi : Une oeuvre de Jilali Gharbaoui vendue à 7,4 millions de dirhams
Dans l'une des salles d'exposition du Musée Mohammed VI, Mehdi Qotbi est resté figé devant la beauté des tableaux.
"Comme nous avons rendu hommage à Cherkaoui, nous rendons aujourd'hui un hommage à Gharbaoui. Je suis ému, 50 ans après sa mort", a déclaré Mehdi Qotbi, qui révèle que "sans la générosité de Gharbaoui qui [lui] a vendu deux de ses tableaux", il n'aurait pas entamé sa carrière de peintre. "L'exposition est d'une rare beauté", a-t-il soufflé.
"Aujourd'hui, exposer Gharbaoui, c'est envoyer un message fort", estime, dans une déclaration pour Le360, Ghita Triki, commissaire de cette exposition. Jilali Gharbaoui "est le père de la modernité picturale au Maroc", a-t-elle expliqué.
La ministre du Tourisme, de l'artisanat et de l'économie sociale, Nadia Fettah Alaoui, se trouvait au premier rang des invités, signe que la culture pourrait fort bien accompagner le tourisme dans une relance très attendue de ses activités. La ministre a d'ailleurs émis le vœu que les évènements culturels puissent contribuer à ce partenariat, à amorcer.
Quant à l'ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, sa présence n'est pas passée inaperçue.
La diplomate a expliqué à ses interlocuteurs que la coopération culturelle entre le Maroc et la France témoignait d'une histoire riche en évènements.
"Cela me fait énormément plaisir d'être là aujourd'hui. Car enfin, on est devant la culture. Nous avons devant nous l'exposition Delacroix, qui aura lieu ici-même, et nous avons programmé pour l'été 2021 un autre évènement sur la grotte de Lascaux", a-t-elle indiqué. Découverte en Dordogne par des enfants aventureux, au lendemain de la Seconde guerre, cette grotte permet d'en savoir plus, par ses gravures et ses peintures rupestres, sur la vie humaine en Dordogne au Paléolithique, première période de la Préhistoire.
L'ambassadrice de France a par ailleurs dit sa volonté de développer les relations bilatérales dans le domaine des échanges culturels.