Son featuring avec Beni Adam, Nej et Bnet Oudaden, les confidences de Lartiste

L'artiste. (K.Essebar/Le360)

Dans cet entretien avec Le360, Lartiste revient sur sa collaboration artistique avec Beni Adam, son attachement à la diversité linguistique et culturelle, ses projets autour du patrimoine marocain, mais aussi sur sa relation avec certains joueurs de l’équipe nationale.

Le 23/12/2025 à 18h58

La chanson «Hadak Zine» de Lartiste avec Beni Adam, Bnet Oudaden et Nej fait des émules. Évoquant le choix du multilinguisme: amazigh, darija, anglais au sein d’un même morceau, Lartiste explique: «nous voulions que la chanson soit un véritable pont entre les langues et les cultures».

Il précise que ce choix est le reflet des parcours personnels des artistes impliqués: «Chacun de nous a son propre chemin. Beni Adam a grandi entre le Maroc et le Canada, moi j’ai grandi en France et j’ai des racines amazighes. Nous avons donc réuni tout ce que nous portons comme langues et cultures et nous l’avons mis en studio, sans artifices.»

Concernant la poursuite de sa collaboration avec Beni Adam, Lartiste se montre confiant : «La collaboration ne s’arrêtera pas à un deuxième titre. Elle pourra s’étendre à un troisième, voire un quatrième, car la rencontre artistique entre nous est fructueuse.»

Il ajoute: «Nous avons des styles et des méthodes de travail différents, mais nous nous retrouvons sur la vision, et c’est ce qui rend le travail commun fluide et naturel.»

Lartiste révèle par ailleurs qu’ils travaillent actuellement sur un projet plus large: «Nous préparons un projet comprenant plusieurs chansons, centré sur la culture marocaine, dans une approche artistique globale mêlant musique, image et narration.»

Ce projet, précise-t-il, ne se limitera pas aux sonorités contemporaines: «Des artistes de la scène actuelle y participeront, mais aussi des musiciens issus de la musique traditionnelle.» Lartiste souligne également une dimension pédagogique et patrimoniale: «Nous souhaitons proposer un travail documentaire parallèle, qui explique les rythmes marocains, les instruments et leurs origines, avec un profond respect pour ceux qui ont ouvert la voie avant nous.»

Dans ce cadre, le choix de DJ Van comme figure de référence s’est imposé naturellement: «Nous avons choisi DJ Van comme une sorte de parrain du projet, en raison de sa longue expérience dans la modernisation des rythmes marocains sans jamais en altérer l’identité.»

À propos de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations au Maroc, Laghyst confie: «Nous vivons une atmosphère particulière, faite à la fois d’enthousiasme et de pression.»

Il poursuit: «J’ai confiance en mon pays sur le plan organisationnel, mais sportivement, la compétition sera très rude. Tout le monde veut gagner, et cette édition s’annonce exceptionnelle à tous les niveaux.»

Évoquant sa relation avec les joueurs de l’équipe nationale, il précise: «J’ai fait la connaissance de la plupart d’entre eux, directement ou via les réseaux sociaux, mais celui dont je suis le plus proche est Azzedine Ounahi.»

Il ajoute: «Notre relation est avant tout humaine. Je ne lui mets aucune pression liée au football. Nous parlons de la vie, de musique, de choses simples. En dehors des terrains, c’est quelqu’un de joyeux, qui aime la vie, et c’est ce qui le rend proche de moi.»

Lartiste est également revenu sur son expérience cinématographique dans le film «Atoman»: «Je ne regrette pas cette expérience ni les personnes avec lesquelles j’ai travaillé. Le tournage a duré plus de deux mois et nous avons parcouru plusieurs villes marocaines. C’était une très belle période.»

Il précise toutefois: «Je n’ai découvert le film que le jour de sa projection, sans avoir de vision préalable du résultat final.»

Concernant les critiques reçues, notamment en France, il explique: «Le film a suscité beaucoup de critiques. Il faut savoir que cinq années se sont écoulées entre le tournage et la sortie, et que les techniques ont énormément évolué entre-temps.»

Et d’ajouter: «S’il était sorti à son époque, l’accueil aurait été différent. Je me suis aussi retrouvé seul face aux critiques sur les réseaux sociaux, ce qui a été une épreuve difficile.»

Malgré cela, Lartiste n’exclut absolument pas un retour au cinéma: «Je pourrais renouveler l’expérience, mais à des conditions différentes.» Notre interlocuteur laisse entendre que dorénavant il lira le scénario avec attention, demandera à voir la version finale et envisagera une formation cinématographique pour un meilleur résultat.

Par Ghania Djebbar et Khadija Essebar
Le 23/12/2025 à 18h58