Paolo Sorrentino: «C’est le sujet qui détermine le langage cinématographique»

Le réalisateur italien Paolo Sorrentino, président du jury du Festival international du film de Marrakech 2022.

Le réalisateur italien Paolo Sorrentino, président du jury du Festival international du film de Marrakech 2022. . Adil Gadrouz / Le360

Le 19/11/2022 à 16h41

VidéoLe réalisateur Paolo Sorrentino préside le jury du Festival international du film de Marrakech (FIFM). Neuf ans auparavant, en 2013, il était membre du jury. Dans cet entretien avec Le360, l’auteur de «La Grande Bellezza» évoque ses choix qui ont jalonné sa carrière.

Paolo Sorrentino, réalisateur, scénariste et écrivain italien, né le 31 mai 1970 à Naples, auteur de dix longs-métrages, a été sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes dès son second film, Les Conséquences de l'amour. En 2011, il tourne pour la première fois en langue anglaise, This Must Be the Place, avec Sean Penn. Et, en 2014, Paolo Sorrentino obtient l'Oscar du meilleur film étranger pour La Grande Bellezza, avec son acteur fétiche, Toni Servillo. La Main de Dieu est son dernier long-métrage, avec à l'affiche... Toni Servillo, qui y joue encore l’un des rôles principaux.

Après avoir été membre du jury présidé par Martin Scorsese du Festival international du film de Marrakech en 2013, le voici de retour, neuf ans plus tard, pour présider le jury à son tour. En tout, 14 films sont en lice pour remporter l’étoile d’or, la plus grande récompense du FIFM. Verdict demain samedi 19 novembre, lors de la cérémonie de clôture au Palais des Congrès de la ville ocre.

Vous étiez membre du jury du Festival international du film de Marrakech, en 2013 et là vous êtes président du jury. Comment évaluez-vous la qualité des films?Lorsque j’étais venu il y a neuf ans, la qualité des films était déjà à un niveau élevé. Et cette fois-ci aussi le niveau est élevé! Il y a de nouveaux réalisateurs, très intéressants, et c’est très encourageant pour le futur du cinéma.

Vous avez dit, ici à Marrakech, que les réalisateurs doivent sauver les cinémas. Que voulez-vous dire par là ?J’ai dit que les réalisateurs et les distributeurs doivent, aujourd’hui plus que jamais, sauver le cinéma. Je suis convaincu que les réalisateurs doivent absolument faire des films pour le cinéma, au lieu de se lancer dans d’autres projets.

En tant que cinéaste italien, vous réalisez des films en anglais. Qu’est-ce qui a justifié ce choix?J’ai eu plusieurs idées de films qui m’ont poussé à faire du cinéma. Mais, il s’agit exactement de la même approche. C’est le sujet qui détermine le langage cinématographique.

Ce n’est pas un choix de faire un film en italien ou en anglais, c’est une sorte de nécessité déterminée par un certain nombre de facteurs.

Toni Servillo est votre acteur fétiche. Quelles sont ses qualités que d’autres n'ont pas ?C’est un excellent acteur. C’est un ami et j’aime travailler avec mes amis. Je n’aime pas passer du temps avec des gens que je ne connais pas ou que je n’apprécie pas. Je sais qu’avec lui je peux passer de beaux et agréables moments. C’est la raison principale pour laquelle je travaille avec lui.

Face à l’hégémonie du cinéma mainstream, quel est le poids, aujourd’hui, des prix décernés dans les festivals de cinéma?C’est une longue histoire. C’était toujours comme cela, les films mainstream et commerciaux ont la possibilité d’engranger les foules, car ils sont faciles et il y a des films plus compliqués et ils ont du mal à atteindre un public plus large

Par Qods Chabaa et Adil Gadrouz
Le 19/11/2022 à 16h41