Le jury du «Prix Mohamed Zafzaf du roman arabe» a décidé, à la majorité, de décerner cette distinction littéraire à un écrivain qui a enrichi, quatre décennies durant, la scène littéraire arabe avec des oeuvres inspirées et diversifiées, a indiqué la Fondation du Forum d’Assilah dans un communiqué, publié dans le cadre de la 44ème édition du Moussem culturel international d’Assilah.
Cette décision est le fruit de profondes délibérations et de concertations autour des créations littéraires d’écrivains du monde arabe. Présidé par le critique littéraire Saïd Yaktine, le jury est composé de Chokri Mabkhout (Tunisie), Said Bengrad (Maroc), Katia Ghassan (Liban), Habib Abdulrab Sarori (Yémen), Hassan Bahraoui (Maroc) et Mohamed Benaïssa, Secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah.
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Né en 1945, Rachid El-Daïf est une figure emblématique de la littérature arabe. Son oeuvre se distingue par une démarche singulière et témoigne d’un véritable renouveau esthétique.
Après des débuts dans l’écrit poétique, il s’est consacré exclusivement à l’écriture romanesque. Ses romans, intimistes, relèvent pour la plupart de l’autofiction et ont pour narrateur «Rashīd», un personnage dont l’identité diffractée et multiple est marquée autant par la violence de la guerre civile et les échecs des politiques du monde arabe que par les dynamiques propres à la mondialisation.
Ses écrits cherchent à illustrer un malaise multiforme. Le personnage principal est le plus souvent emblématique de l’époque contemporaine, en perte de repères et d’ancrages. Cependant, l’intimisme et l’obsession du détail ne doivent pas occulter le rapport fondamental au politique. Au sein de la crise identitaire des différents narrateurs, mêmes et autres tout à la fois, les dimensions de l’interne et de l’externe sont inextricables.
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L’attention du jury, a ajouté le communiqué, a été attirée par l’audace critique de l’œuvre de Rachid El Daif qui a choisi, contrairement à la tendance, de ne pas aborder le roman dans une perspective de grands récits historiques, mais plutôt de le traiter à travers un approfondissement du moi du narrateur/intellectuel arabe et ses contradictions, de manière oblique et avec un langage raffiné.
Il est certain que l’œuvre de Rachid El-Daïf, de par sa valeur artistique et intellectuelle, a servi la culture arabe, ce qui lui a ouvert la voie pour remporter le Prix Mohamed Zafzaf du roman arabe, dans sa 8ème édition.