Mohamed El Baz "Never basta"

Brahim Taougar - Le360

Ce mardi soir, à 19h, l'artiste Mohamed El Baz présentera, à l'Atelier 21, sa nouvelle exposition "Never Basta". Il répond à nos questions avant ce vernissage qui marque la rentrée en beauté de la galerie.

Le 09/10/2013 à 08h30

Le360 : Mohamed El Baz, vous revenez aujourd’hui avec une nouvelle exposition, qui est votre troisième à l’Atelier 21 ?C’est effectivement ma troisième exposition avec l’Atelier 21. La première a eu lieu en 2009 : "L’Atelier aux cactus", qui était un regard porté sur l’art marocain. La seconde, "Le festin nu", en 2011, est un regard particulier, fantasmé, sur l’histoire de l’art, en particulier celui des années 60. Et "Never Basta", la nouvelle exposition, qui prend comme point de départ les déroulements politiques récents, à savoir ce qu’on a appelé les printemps arabes et qui renvoient pour moi à tous les soubresauts sociaux et politiques qu’a connus le monde arabe".

Vous parlez de "Never basta"comme d’une fable. Pouvez-vous expliciter ce que vous entendez par ce terme et, par-delà le thème que vous abordez, la démarche artistique que vous avez adoptée pour le traiter ? Je dis toujours que je fais partie de ces artistes pour lesquels le réel, la réalité, l’actualité sont vraiment un matériau premier. Ce qui se passe autour de nous, autant socialement, politiquement que culturellement. Pour "Never Basta", je me suis donc penché sur les événements auxquels nous assistons depuis 2011, année qui coïncidait d’ailleurs avec l’exposition "Le festin nu". C’est un regard porté sur la situation de certains pays arabes, ou systèmes politiques en général. Et, quand je parle de "fable", je veux parler de l’intention d’introduire un regard poétique sur tout ça. Je ne suis pas journaliste, je ne suis pas chroniqueur. Je suis artiste, ce qui revient pour moi à apporter une lecture, une perspective qui contribuent un peu à réparer cette société qui nous entoure. A un moment je convoque des animaux, je convoque des entités, les vivants et les morts. Pour interpeller. Car pour signifier l’aveuglement, il faut le donner à voir.

"Never Basta", une définition de l’engagement pour l’artiste Mohamed El Baz ? Evidemment ! On me donne la chance, en tant qu’artiste, d’être écouté un minimum. Donc, je parle de ce que je suis, de ce que je vis dans toute cette organisation qu’on va appeler la société. Et "Never Basta", c’est le postulat que j’ai posé par rapport à cette réalité dans laquelle il s’agit de se plonger pour essayer de la réparer, d’une certaine manière.

Par Bouthaina Azami
Le 09/10/2013 à 08h30