À l’occasion de son grand retour à Casablanca, Amine Radi clôture sa tournée internationale «L’expert humoriste», au complexe Mohammed V.
Celui qui a troqué les chiffres et la comptabilité pour les punchlines revient sur son parcours, son lien profond avec le Maroc et sa vision de l’humour comme langage universel. Entre confidences, anecdotes et éclats de rire, il nous accorde une interview à bâtons rompus authentique et pleine d’autodérision.
Le360: l’étape casablancaise de votre tournée internationale «L’expert humoriste» se pose le 19 avril au complexe Mohammed V. Qu’avez-vous préparé pour ce spectacle ?
Amine Radi: C’est un vrai one-man-show avec des surprises, des invités et surtout beaucoup de rires! Ce sera un spectacle dynamique, très drôle. Et puis, c’est une date très particulière pour moi: c’est la première fois que je me produis au complexe Mohammed V. J’y jouais au basket quand j’étais enfant, alors y revenir avec mon propre spectacle, c’est un vrai bonheur. J’ai hâte de partager tout ce que j’ai préparé avec le public casablancais.
Pourquoi ce titre «L’expert humoriste»?
C’est un clin d’œil à mon ancien métier d’expert-comptable. J’ai juste remplacé «comptable» par «humoriste». Je raconte d’ailleurs mon parcours dans le spectacle, comment j’ai quitté la comptabilité pendant le Covid pour me lancer dans l’humour. C’est un peu l’histoire de ma reconversion, mais en version drôle.
«Je suis marocain, j’ai grandi à Casablanca. Tout a commencé ici. Je suis un produit 100% marocain!»
— Amine Radi, humoriste
On vous présente souvent comme un humoriste franco-marocain. Vous vous reconnaissez dans cette étiquette?
Pas vraiment. Je suis marocain, j’ai grandi à Casablanca. Tout a commencé ici. Je suis un produit 100% marocain! Après, c’est vrai que je suis parti en France à 17 ans pour les études. J’y ai suivi un parcours classique, décroché un travail en CDI, et obtenu la nationalité française. Mais mon identité, mon humour, mes racines, tout vient du Maroc.
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Vous avez joué plus de 500 spectacles dans plus de 20 pays. Y en a t-il un qui vous a particulièrement marqué?
Chaque pays est unique. Mais, ce qui m’a vraiment marqué, c’est d’avoir joué dans des endroits où aucun autre humoriste francophone ne s’était produit avant. J’ai été le premier à jouer en Roumanie, à Djibouti ou encore à Madagascar. C’est incroyable de voir que l’humour rassemble, peu importe où on est. À Djibouti, au Liban… les gens comprennent mon humour et rient avec moi. C’est ce que je trouve magique.
«Personnellement, quand j’arrive dans un pays, je refuse les chauffeurs privés. Je veux découvrir la ville en taxi, prendre le bus, aller au souk…»
— Amine Radi, humoriste
Comment nourrissez-vous vos spectacles?
C’est ça, le défi quotidien. Ne jamais se répéter, toujours se renouveler. L’inspiration vient de la vie, du quotidien. Nous, les humoristes, on ne peut pas vivre dans une bulle. Si on s’éloigne du peuple, on devient moins drôle. Personnellement, quand j’arrive dans un pays, je refuse les chauffeurs privés. Je veux découvrir la ville en taxi, prendre le bus, aller au souk… C’est là que tu captes les vraies situations. Passe une journée dans un taxi marocain, et tu peux écrire trois spectacles!
On dit que votre manière de parler – en imitant certains accents – est devenue votre signature. C’est intentionnel?
Pas du tout! J’ai juste l’habitude de prendre naturellement l’accent de la personne à qui je parle. Avec un Libanais, je parle comme un Libanais. Avec un Tunisien, pareil. Ce n’est pas calculé. Ce que j’adore aussi, c’est adapter mes spectacles au pays dans lequel je me produis. Pour le Liban, je n’avais jamais mis les pieds avant, mais j’ai intégré leurs codes. Le public a adoré, et ça, c’est juste de l’amour.
L’humoriste libanaise Coco Mak Mak sera bientôt à Casablanca. Vous la connaissez?
Oui! On a tourné une vidéo ensemble pour ma série « Quand tu sors avec… ». Elle m’a contacté sur Instagram pour jouer «la Libanaise», et j’ai accepté avec plaisir. La vidéo a cartonné sur les réseaux.
Justement, pensez-vous que les réseaux sociaux donnent plus d’impact aux sketchs, plutôt que la scène?
Non, ce sont deux univers totalement différents. Les réseaux, c’est bien, mais rien ne remplace le spectacle vivant. Sur scène, tu fais rire des gens qui ont fait l’effort de venir, qui veulent oublier leurs soucis. L’énergie du live, les rires partagés, c’est incomparable. Le vrai «wow effect», il est dans la salle, pas sur Instagram ou sur TikTok.








