C’est à Paris, à l’Institut du Monde arabe que l’IMA et la FNM ont, en quelque sorte, renouvelé leurs engagements car la convention de partenariat élaborée entre les deux institutions n’est pas une première.
En effet, leur collaboration a, en fait, débuté dès la création de la Fondation Nationale des Musées au Maroc et a donné lieu par la même occasion à l’exposition «Le Maroc Contemporain» organisée à l’IMA, quelques mois plus tard, en janvier 2015.
Toutefois, la nouvelle mouture de cette convention prévoit quelques ajouts forts intéressants pour le monde des arts et de la culture, que ce soit au Maroc ou en France.
A commencer par la prolongation de l’exposition «Trésors de l’Islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar » qui se déroule, en ce moment, au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat. Mehdi Qotbi nous apprend ainsi que «celle-ci sera prolongée jusqu’en février 2020!»
Organisée avec l’aide du Ministère de la culture, l’Académie du royaume, l’IMA et la FNM, cette exposition s’est d’abord tenue, en 2017, à l’IMA, «où elle a connu un succès retentissant, avec des queues impressionnantes de visiteurs venus découvrir cet Islam de tolérance», se remémore Mehdi Qotbi.
Ainsi, grâce à L’IMA qui «a fait des demandes auprès de collectionneurs», nous explique Qotbi, «nous avons obtenu leur accord pour la prolongation du prêt des œuvres.»
Outre la prolongation de cette exposition de taille, le partenariat avec l’IMA vise à asseoir «une collaboration encore plus étroite» entre les deux institutions.
«L’IMA dispose de près de 1500 œuvres réunies depuis sa création et est disposé à nous prêter des œuvres de peintres arabes qui ne sont pas connus chez nous. Ces prêts d’œuvres vont nous permettre de les exposer à Rabat, de les faire voyager à travers le Maroc et peut être même le Maghreb»,, explique Mehdi Qotbi.
Mais quid du choix des œuvres et de celui de la thématique des expositions organisées au Maroc? La FNM aura-t-elle les coudées franches pour décider elle-même de ses expositions si celles-ci incluent des œuvres appartenant à l’IMA?
«L’avantage avec l’IMA c’est qu’il nous est permis de faire le choix de nos propres thématiques car après tout, qui connait mieux le public marocain que nous? Ce sera donc à nous d’adapter le choix d’œuvres au public marocain afin de lui faire découvrir la peinture contemporaine arabe», rassure Mehdi Qotbi.
Enfin, dernier volet de cette convention, celui de la formation avec «un élargissement de ce volet en perspective», annonce le président de la FNM.
«La FNM, à travers ses directeurs de musées, des collections et celui du Musée d’art moderne et contemporain Mohammed VI, a acquis un professionnalisme certain. Ses directeurs veulent aujourd’hui partager leur expertise avec les Maghrébins et les Africains. Beaucoup de pays francophones et anglophones viennent chez nous, au Maroc, pour réfléchir à différentes pistes à explorer afin de faire du Maroc un hub de formation pour les pays africains et maghrébins. C’est à la concrétisation de cette idée que travaillent conjointement les équipes respectives de l’IMA et de la FNM.»
Ladite convention sera signée devant Emmanuel Macron au Maroc, lors de sa venue au début de l’année 2020. Elle sera alors complétée avec toutes les possibilités de collaborations qui se profilent entre les deux institutions et devra également lister les différents volets de coopération entre l’IMA et la FNM.
Comme par exemple, pourquoi pas, une exposition marocaine organisée à l’IMA, mais qui une fois n’est pas coutume, aurait pour point de départ le Maroc.
Pour Mehdi Qotbi, qui boucle l’année 2019 sur le succès retentissant de la Biennale de Rabat, qui a réussi le pari d’attirer près de 140.000 visiteurs, l’heure est donc aux projets et aux bonnes résolutions.
«Les Marocains ont trouvé le chemin des musées, c’est le plus réconfortant», conclut-il.