Le film «Animalia» à l’affiche, premières impressions de sa réalisatrice et de l’actrice principale

L'équipe du film Animalia lors de l'avant-première casablancaise. (K.Essebar/Le360)

Le 20/09/2024 à 16h59

VidéoLe premier film de Sofia Alaoui «Animalia» est projeté dans les salles nationales. Ce long-métrage révèle les talents de l’actrice Oumaima Barid, étoile montante du cinéma marocain.

Sorti en France le 19 juillet 2023, «Animalia» a fait son entrée dans les salles de cinéma du Maroc depuis mercredi 18 septembre, suscitant un vif intérêt parmi les cinéphiles. Ce premier long-métrage de Sofia Alaoui, une réalisatrice prometteuse, se distingue par son approche audacieuse et originale du cinéma marocain. Au cœur de cette œuvre, nous retrouvons Oumaima Barid, une talentueuse artiste originaire de la ville d’Agadir, qui incarne le personnage d’Ytto.

Dans une interview accordée pour Le360 lors de l’avant-première qui s’est tenue le mardi 17 septembre au Megarama de Casablanca, Oumaima Barid a partagé des détails captivants sur son rôle. «Je suis une jeune femme qui habite avec son mari et ses beaux-parents le temps de sa grossesse. Soudain, un évènement surnaturel viendra bouleverser leur vie», a-t-elle expliqué, laissant entrevoir les tensions et les mystères qui entourent son personnage. Cette dynamique familiale, déjà complexe, est exacerbée par l’arrivée d’un phénomène inexplicable, promettant une intrigue riche en émotions et en rebondissements.

Pour la réalisatrice Sofia Alaoui, «Animalia» ne se limite pas à une simple narration; c’est une véritable expérience immersive destinée aux spectateurs. «Il faut accepter de lâcher prise, de faire un voyage. C’est un film spirituel, avec plusieurs effets spéciaux, beaucoup d’étrangetés», a-t-elle déclaré. La réalisatrice souligne l’importance de l’acceptation et de l’ouverture d’esprit face à ce que le film propose. En effet, «Animalia» explore des thèmes qui touchent à l’invisible et à l’inexplicable, s’aventurant dans des territoires que le cinéma marocain n’a pas souvent osé explorer.

Ce film, qui fait appel aux phénomènes surnaturels, se positionne ainsi comme une œuvre novatrice dans le paysage cinématographique marocain. Sofia Alaoui met en avant un genre de film qui, bien qu’encore peu courant au Maroc, pourrait ouvrir la voie à de nouvelles narrations et à une exploration plus audacieuse des récits fantastiques. Avec ses effets spéciaux et son atmosphère intrigante, «Animalia» invite le public à s’interroger sur les limites de la réalité et à envisager des dimensions spirituelles souvent négligées dans le cinéma traditionnel. En somme, «Animalia» s’annonce comme un film à la fois captivant et déroutant, promettant de laisser une empreinte durable dans l’esprit des spectateurs marocains et au-delà.

Oumaima Barid partage l’affiche avec des acteurs de renom tels que Mehdi Dehbi et Fouad Oughaou, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à son expérience sur le plateau. Dans le film, elle se retrouve confrontée à un défi de taille: incarner pour la première fois une femme enceinte. Ce rôle, loin d’être anodin, exigeait d’elle une immersion totale dans l’univers complexe de la maternité. Pour réussir à interpréter ce personnage avec authenticité, Oumaima a dû s’efforcer de comprendre en profondeur les comportements, la démarche et les ressentis d’une femme enceinte. Elle a ainsi exploré les nuances émotionnelles et physiques qui accompagnent cette période unique de la vie d’une femme, cherchant à retranscrire avec justesse les joies et les angoisses qui l’habitent.

Cependant, ce défi ne s’arrête pas là. Bien qu’Oumaima Barid ait grandi à Agadir, elle n’est pas amazighophone, ce qui a ajouté une couche de complexité à son rôle. Pour surmonter cette barrière linguistique, elle a fait appel à un coach spécialisé dont l’objectif était de lui enseigner la langue amazighe. «J’avais un coach qui avait pour objectif de m’apprendre à parler en amazigh», précise-t-elle, soulignant ainsi son engagement à rendre son personnage aussi authentique que possible.

Oumaima évoque cette expérience comme étant enrichissante et mémorable. Elle garde un excellent souvenir de cette période de tournage, non seulement pour les défis qu’elle a relevés, mais aussi pour les rencontres et les échanges qu’elle a pu avoir avec ses coéquipiers. C’était également la première fois qu’elle devait jouer avec un chien, un autre aspect qui a nécessité une certaine adaptation.

Par Hafida Ouajmane et Said Bouchrit
Le 20/09/2024 à 16h59