Le FIFM rend hommage à Juliette Binoche

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Primée à Cannes, Venise et Berlin, Juliette Binoche aura droit cette année à un grand hommage au Festival international du film de Marrakech.

Le 27/11/2013 à 14h03

Le Festival international du film de Marrakech rendra cette année hommage à Juliette Binoche. Une invitée de charme et de talent qui fait partie de ces magiciens dont la présence et l’aura rendent inoubliables les personnages qu’ils incarnent, enchantent, bousculent, crèvent l’écran et les âmes, donnent tout le sens à ce qu’on appelle le "jeu d’acteur". Un jeu qui, lorsqu’il est à ce point authentique, généreux et prenant, peut à lui seul porter un film. Cette merveilleuse actrice de cinéma et comédienne de théâtre est d’ailleurs l’une des rares à avoir remporté le prix d’interprétation des trois plus prestigieux festivals de cinéma. Juliette Binoche a en effet été primée à Cannes, Venise et Berlin. Sacrée par trois fois meilleure interprète par les plus grands festivals internationaux, l’actrice a de même reçu un César, un Oscar, un BAFTA, et le prix Romy-Schneider.

Juliette Binoche est née, le 9 mars 1964, à Paris, dans une famille d’artistes. D’une famille d’artistes. A quel point ses parents lui auront insufflé cette fibre sensible, ce rapport ineffable au monde qui fait l’art ? Seule elle saura le dire. Toujours est-il que cette jeune femme au regard étonnamment brûlant est née d’un père mime, Jean-Marie Binoche, metteur en scène et sculpteur, et d’une mère comédienne, Monique Stalens, heureux parents de deux artistes. Car la sœur de Juliette Binoche deviendra, pour sa part, une photographe de plateau réputée.

Juliette Binoche commencera par suivre, très tôt, les cours d'art dramatique donnés par sa mère, avant de rejoindre ceux de Vera Gregh. Après plusieurs cours suivis dans des conservatoires parisiens et une fois son baccalauréat en poche, la graine de star entrera au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. La vie d’artiste commence, entre rôles dans quelques pièces de théâtres et spots publicitaires pour la voler à son boulot de caissière. Mais les plus grands l’ont repérée, et Juliette Binoche fait ses premières apparitions au cinéma sous la direction de grands noms qui ont contribué à faire du grand écran un art majeur : Jean-Luc Godard, Jacques Doillon, André Téchiné, autant de metteurs en scène de renom, ou de génies du 7ème Art.

La jeune femme rencontrera, sur le tournage de Mauvais sang, en 1986, le réalisateur Leos Carax dont elle deviendra la compagne. Le couple se séparera pendant le tournage des inoubliables Amants du Pont-Neuf, dont Juliette Binoche et Denis Lavant hisseront au rang de chef-d’œuvre par leur poignante interprétation. Et ce seront L’insoutenable légèreté de l’être, en 1987, où elle se partagera la vedette avec Daniel Day-Lewis et Fatale, en 1992, où elle rendra la réplique à Jeremy Irons, qui propulseront véritablement Juliette Binoche sur la scène internationale.

L'actrice incarnera ainsi le « Bleu » dans la saisissante trilogie Bleu/Blanc/Rouge de Krzysztof Kieslowski, un rôle pour lequel elle avait dû décliner l’offre de Steven Spielberg qui espérait la voir jouer dans Jurassic ParK et décroche ainsi le César de la meilleure actrice pour sa sublime interprétation dans le premier volet d'un triptyque bouleversant.

Après un César de meilleure actrice pour « Bleu », l’actrice reviendra crever écrans et cœurs, faire rêver et pleurer dans Le Hussard sur le toit, Le Patient anglais, Le Chocolat... D’autres tournages suivront et, le 19 mai 2007, Juliette Binoche sera présente au 60ème festival de Cannes en tant que maîtresse de cérémonie. Trois ans plus tard, en 2010, elle décrochera le Prix d'interprétation féminine du 63e festival de Cannes pour le film Copie Conforme réalisé par le grand Abbas Kiarostami.

Actrice parmi les plus primées au monde ? Certes. L’actrice parmi les plus vraies, les plus authentiquement belles tant sa présence foudroie de vérité ? Plus sûrement encore.

Par Bouthaina Azami
Le 27/11/2013 à 14h03