Inquisition en Algérie: un jeune romancier risque dix ans de prison pour une évocation sexuelle

Le jeune romancier algérien Anouar Rahmani.

Le jeune romancier algérien Anouar Rahmani. . dr

Le jeune romancier algérien Anouar Rahmani a été auditionné, mardi dernier, par la police judiciaire de Tipaza pour s'expliquer sur le contenu de son dernier roman "La ville des ombres blanches" écrit en arabe et publié sur Internet. En cause, une évocation de termes sexuels !

Le 02/03/2017 à 12h57

Un acte digne de la pourtant défunte époque de l'Inquisition (XIIIe siècle)! Celui que vient de subir le jeune romancier algérien, Anouar Rahmani, convoqué mardi dernier à la préfecture de police de Tipaza pour s'expliquer sur le contenu de son dernier roman "La ville des ombres blanches" écrit en arabe et publié sur Internet.

Cet acte rédhibitoire rapporté par le Quotidien d'Algérie, et relayée par le site pro-gouvernemental "Algérie1", met en évidence les excès du régime liberticide en place en Algérie, où la liberté d'opinion, politique et désormais littéraire, est réprimée.

Selon la même source, l'auteur a été même interrogé sur ses croyances religieuses, mais a refusé d'y répondre en mettant en avant que «nul n’a le droit d’interroger un citoyen sur sa religion et si j’avais répondu, j’aurais renoncé à l’un de mes droits fondamentaux et constitutionnels».

Droits constitutionnels qui ne sont reconus que sur le papier!

Une chose reste sûre! Cet acte digne d'une autre époque met en évidence la fragilité du régime en place en Algérie, qui a peur même des mots, voire de la fiction! Venant d'une dictature personnifiée par un parti unique et inique, celui de l'inamovible Abdelaziz Bouteflika (au propre comme au figuré), cela ne devrait pas surprendre. Toute liberté est malvenue dans ce pays dirigé d'une main de fer par des apparatchiks ossifiés et dépassés par les événements! Dur, dur, d'être Algérien !

Par Ziad Alami
Le 02/03/2017 à 12h57