Le post Facebook de Neila Tazi, la fondatrice du Festival Gnaoua fait des remous. Elle y dénonce l’inertie du ministère de la Culture concernant le dossier d’inscription de l’art gnaoua au patrimoine immatériel de l’humanité. La demande doit émaner des institutions étatiques du pays.
«Il y a 5 ans, nous avons constitué un solide dossier et demandé au ministère de la Culture d'introduire auprès de l'UNESCO notre demande d'inscription de l'art des Gnaouas sur la liste du patrimoine oral et immatériel de l'humanité. Je vous laisse imaginer le mépris auquel nous avons eu droit face au manque d'intérêt de la part des hauts responsables marocains concernés et de la haute administration. Après 5 ans de sollicitations, de courriers et de rendez-vous incessants, j'apprends aujourd'hui que le dossier des Gnaouas ne sera pas traité avant au moins deux ans», écrivait Neila Tazi, vendredi 27 octobre, sur sa page officielle Facebook.
Après avoir été largement diffusée et partagée sur les réseaux sociaux, cette publication a enfin fait réagir le ministère de la Culture et de la communication.
Dans un communiqué datant du 30 octobre, le département de Mohamed Laâraj précise que la préparation du dossier a eu lieu en 2014, que celui-ci a été envoyé à l’UNESCO et qu’il est en cours d’études. «Contrairement à ce qui a été dit, nous avons lancé la procédure et respecté l’ensemble des démarches. Le dossier a été envoyé à l’UNESCO en mars 2015», souligne le communiqué.
Une réponse qui vient contredire les propos de la présidente déléguée de l’association Yerma Gnaoua, créée pour défendre et préserver les droits sociaux des musiciens gnaouas.