Festival Gnaoua d’Essaouira: interview croisée de Neila Tazi et André Azoulay

André Azoulay, conseiller royal et président fondateur de l'Association Essaouira Mogador, et Neila Tazi, directrice et productrice du Festival Gnaoua et musiques du monde, à Essaouira, le 27 juin 2024.

Le 28/06/2024 à 18h53

VidéoLe Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira s’est ouvert le jeudi 27 juin avec la traditionnelle parade dans la ville, à laquelle ont assisté plusieurs personnalités. Une heure avant, le tandem Neila Tazi, directrice et productrice du festival, et André Azoulay, président de l’Association Essaouira Mogador, ont bien voulu se livrer dans une interview croisée avec Le360.

Il est de ces personnalités qui sont intimement liées à l’histoire du Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira, qui fête cette année ses 26 ans. C’est le cas du tandem André Azoulay, président de l’Association Essaouira Mogador, et Neila Tazi, directrice et productrice du festival, qui ont bien voulu se livrer dans une interview croisée avec Le360.

À l’occasion de ce quart de siècle d’existence, le conseiller royal confie ressentir beaucoup de fierté en se remémorant tout le parcours du festival, créé en 1998. «Ce n’est pas un mot de complaisance ni de protocole. C’est une fierté ressentie, une fierté assumée, une fierté incarnée. Vingt-cinq ans plus tard, le Festival n’a pas pris une ride», a-t-il affirmé, avant de poursuivre: «Ce festival est arrivé à un moment où ses choix commençaient à se rationaliser et à être entendus. Au début, je ne cache pas qu’il y avait eu doute, crédulité ou incrédulité, mais le festival a fini par catalyser la vision que nous avions et il a atteint aujourd’hui des dimensions qu’on n’imaginait même pas».

Neila Tazi acquiesce. «Il est vrai qu’à la deuxième édition, il y avait eu une pénurie de nourriture dans la ville. On voyait des personnalités qui attendaient leur tour devant des épiceries pour s’acheter une baguette et de La Vache qui rit. C’était très amusant…», se souvient-elle avec un franc sourire.

Son sérieux retrouvé, elle tient à rappeler que l’évènement nécessite près d’un an de travail en amont et mobilise une équipe spécialement dédiée: «Tout le monde doit savoir qu’un festival de cette ampleur, c’est un an de travail. Ce sont des équipes permanentes qui travaillent au sein de cette entreprise qu’est le Festival Gnaoua et musiques du monde».

En avril dernier, la directrice et productrice du festival avait indiqué que le budget de cette édition atteint les 20 millions de dirhams, grâce à l’arrivée de nouveaux sponsors et aux apports de nouveaux partenaires publics, dont la région de Marrakech-Safi, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et les collectivités territoriales.

La 25ème édition du Festival Gnaoua a démarré hier jeudi 27 juin avec la traditionnelle parade des Gnaouas, à laquelle ont participé plusieurs personnalités politiques, notamment José Luis Rodriguez Zapatero, ancien président du gouvernement espagnol et grand ami du Maroc.

La programmation du festival, qui s’achève le samedi 29 juin, accueille plus de 400 artistes et propose un total de 53 concerts, avec des têtes d’affiche comme Saint Levant, Buika, The Brecker Brothers Band Reunion, Labess et Bokanté.

Par Qods Chabâa et Abderrahim Ettahiry
Le 28/06/2024 à 18h53