Ecole supérieure des beaux arts de Casablanca: le retard des salaires plombe le moral des professeurs

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Les professeurs de l’Ecole supérieure des beaux arts de Casablanca ont reçu leur dernier salaire avec six mois de retard. Face à une situation de plus en plus difficile, plusieurs enseignants menacent de quitter l’établissement.

Le 01/02/2017 à 22h26

Les enseignants de l’Ecole supérieure des beaux arts de Casablanca sont dans une mauvaise passe. Les salaires des professeurs, qu'ils soient vacataires ou permanents, sont versés de plus en plus en retard. On dépasse largement la moyenne des trois mois de délai. Le dernier salaire de 2016 a été versé avec six mois de retard. C’est ce que confirme Abderrahmane Rahoule le directeur de l’école dans un entretien accordé à Le360. «Les professeurs et moi-même venons tout juste de recevoir nos salaires des six derniers mois de 2016 vers le 19 janvier », affirme la même source.

Ce n’est pas la première fois que la ville de Casablanca, qui gère l’école, accuse des retards dans le paiement des salaires. «Cela devient de plus en plus insupportable. Les conditions de travail sont désastreuses. Je travaille avec mon propre matériel. Il n’y pas d’ambiance et, pire, notre salaire minable n’arrive pas à temps», déclare Aziz Wahid, un professeur de photographie. Celui-ci compte d’ailleurs quitter les lieux. Déprimé, il ajoute: «C’est devenu insupportable. Imaginez, chaque année on nous demande la liste du matériel et rien n’est fait. Je ne vais pas continuer à dépenser mon argent de la sorte alors que je ne suis même pas payé correctement». Les sit-in et les grèves des enseignants n’auraient servi à rien, selon cet enseignant.

Les salaires ne dépassent pas les 3.700 dirhams pour les professeurs permanents, les vacataires touchent un salaire bien inférieur et il n’arrive même pas à temps. «Les fonctionnaires du Conseil de la ville de Casablanca touchent un salaire mensuel. Etant donné que nous sommes sous la tutelle de ce Conseil de la ville, il n’y a pas de raison pour que les versements des salaires des professeurs ne soient pas mensuels, eux aussi», renchérit Abderrahmane Rahoule.

Contactée par nos soins à maintes reprises afin qu'elle nous fasse part de sa réaction sur ce dossier des retards de salaires, Rabha Zahid, la chargée de la division culturelle, au sein du Conseil de la ville de Casablanca, est restée injoignable.

Par Qods Chabaa
Le 01/02/2017 à 22h26