Bâtie sous le règne du Sultan Moulay Ismaïl, cette prison souterraine, située à proximité du mausolée de ce roi, regorge de légendes.
Elle serait l’œuvre d’un prisonnier portugais, du nom de Kara, qui aurait racheté sa liberté au sultan en échange de la construction d’une prison pouvant contenir plus de 40.000 prisonniers. Il se dit aussi que cette prison, qui s’étend aujourd’hui entre la place Lehdime et la place Lalla Aouda, couvrait à cette époque des centaines de kilomètres de surface souterraine, jusqu’à atteindre Taza.
Lire aussi : Secrets du Maroc: le plus grand rucher traditionnel au monde se trouve dans le Souss
Sous le règne de la dynastie Alaouite, on y enfermait des prisonniers de guerre chrétiens et des esclaves. Elle tire son nom de «Prison des Chrétiens» du fait que Moulay Ismail, à l’époque de la piraterie, y enfermait les prisonniers capturés en mer et négociait leur sort dans le pavillon des ambassadeurs, situé à quelques mètres seulement de la prison.
Les captifs y étaient, selon certaines légendes, jetés par un trou dans le sol, condamnés à vie à travailler à la construction des œuvres commanditées par le sultan, notamment les remparts de Meknès.
Lire aussi : Secrets du Maroc: la source des poissons sacrés de Tinghir
Pour pénétrer dans cette prison à peine visible de l’extérieur, il faut descendre un mince escalier adjacent à un petit pavillon avant de pénétrer dans un monde souterrain obscur où il est facile de se perdre.
L’atmosphère est oppressante, inquiétante et le souvenir des prisonniers enchaînés aux murs, contraints de dormir debout, plane encore entre les murs humides des étroites cellules, aux plafonds bas.
Composée de trois vastes salles et d’une succession d’arcades, de piliers et de voûtes, la prison, dont une partie du labyrinthe est désormais fermée au public, a été bien plus tard reconvertie en silos et en espace de stockage alimentaire pour les habitants de la ville en temps de crise.
Pour visiter l’endroit, compter 10 dirhams pour une visite d’une vingtaine de minutes.