Afin de répondre à la crise majeure que traverse l'industrie cinématographique au Maroc, plusieurs mesures de résistance vont être prises, annonce ainsi en préambule Othman El Ferdaous sur sa page Facebook.
«Le cinéma n’est pas qu’un segment de l’industrie culturelle, c’est un écosystème complet qui englobe et fait vivre plusieurs métiers (musique, théâtre, écriture, etc.)» explique ainsi le ministre, en portant une attention particulière pour les salles de cinéma qui «sont en particulier un bien public qu’il faut sauvegarder, elles constituent le maillon central de l’industrie cinématographique, et leurs recettes ont été très fortement atteintes par la crise sanitaire (billetterie, publicité, locations de salles et confiserie)».
Pour le ministre de la Culture, «quel que soit leur modèle économique, artisanal ou de réseau, elles constituent un médiateur culturel important pour l'équité territoriale et pour le maintien du dernier débouché commercial légal pour la production cinématographique nationale, afin que les films marocains rencontrent le public marocain».
S’agissant des mesures d’ores et déjà prises, Othman El Ferdaous revient dans un premier temps sur le fait que «depuis le mois d’avril jusqu’au mois de juin, le Centre cinématographique marocain a procédé au paiement de plus de 6,5 millions de dirhams notamment au profit de plus de 11 projets nationaux de production cinématographique, dont 450 000 dirhams pour la numérisation d’une salle de cinéma à Tanger».
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Puis, dans un deuxième temps, celui-ci annonce que s’agissant de «la prise en charge certaines dépenses engagées par les festivals et manifestations cinématographiques initialement prévus entre mars et juin et annulés du fait des conséquences de la crise sanitaire, le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports va mobiliser une enveloppe de 2 MDH. Ces festivals font vivre les petites salles et jouent un rôle clef dans le maintien d'un cinéma de niche (documentaires, courts-métrages, etc.) et d’un vecteur de transmission de la culture cinématographique».
Mais ce n’est pas tout, le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports va également prendre deux mesures pour renforcer la santé des salles de cinéma.
La première étant la prise en charge de certaines charges fixes des salles de cinéma engagées sur la période de quatre mois allant de mars à juin 2020 et n'ayant pas pu être amorties du fait de la crise sanitaire.
Et enfin, le versement aux exploitants d'une prime exceptionnelle à la réouverture des salles, équivalente à un mois de chiffre d'affaires pour accompagner la reprise d'activité, conditionnée au respect des normes sanitaires et à l'engagement de garder la salle ouverte au moins 18 mois.
Le premier versement de 50% aura lieu à la signature de conventions par les parties concernées, le second, trois mois après la réouverture.
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«Pour ces deux mesures de renforcement de la résilience des salles de cinéma, une enveloppe prévisionnelle de 10 MDH est mobilisée», précise par ailleurs le ministre de la Culture, qui prévoit également une campagne de communication, laquelle «sera lancée afin de sensibiliser les citoyens à la reprise d’activité des salles de cinéma et à la promotion du cinéma national. Ceci, afin de permettre aux salles de cinéma de se préparer à la reprise d’activité dont le calendrier sera arrêté par l’autorité compétente.»
Le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports a par ailleurs publié un guide de bonnes pratiques et le Centre cinématographique marocain (CCM) a mis en ligne un protocole sanitaire adapté pour la production cinématographique et audiovisuelle.
«Ces mesures d’urgence ne concernent que la partie conjoncturelle de la crise, des réformes à plus moyen et long terme sont à l’étude afin de répondre à la composante structurelle des difficultés que connait ce secteur, dont les synergies potentielles avec l’audiovisuel et les nouvelles technologies demeurent importantes» conclut enfin Othman El Ferdaous.