Salam, Shalom!

Zineb Ibnouzahir

Zineb Ibnouzahir . Achraf Akkar

ChroniqueLa paix, salam, shalom… c’est le mot qui est sur toutes les lèvres aux Etats-Unis, au Maroc et en Israël pour qualifier cette histoire d’amour judéo-marocaine qui n’a jamais cessé d’être et pour qualifier également l’issue du plan d’autonomie marocain pour son Sahara.

Le 13/12/2020 à 11h32

Quelle année extraordinaire que cette année 2020... Extraordinaire à plus d’un titre, pour le meilleur et pour le pire. Une année faite de surprises, de rebondissements, de beaucoup de drames humains, certes, mais qui nous a permis pourtant, comme l’écrivait si bien Camus, de découvrir en nous-mêmes au milieu de l’hiver, un invincible été.

Nous avons été si fiers de notre Maroc dans sa gestion quasi parfaite de la pandémie à ses premières heures. Souvenez-vous à quel point nous avons applaudi les bonnes mesures, prises au bon moment. Comment nous nous sommes sentis fiers en voyant le Maroc brandi comme un exemple à suivre à travers le monde. Comment nous avons découvert, émerveillés, les formidables compétences des Marocains, forts d’une créativité débordante qui ne demande qu’à être soutenue. Une chose est sûre, cette pandémie a renforcé le sentiment d’attachement à la patrie, d’appartenance à notre pays et à ses constantes, et a redonné encore plus de sens à la notion de citoyenneté.

Et puis, alors que cette année dont on ne voyait plus le bout, touche à sa fin, le Maroc nous a encore une fois surpris, de la plus belle des manières, encore une fois pour briller sur la scène internationale et dans nos cœurs.

Voilà notre souveraineté sur le Sahara enfin officiellement reconnue par les Etats-Unis, ce pays que le Maroc a été le premier à reconnaître, en 1777, sous le règne du Sultan Mohammed III. Et, comme le rappelle si bien Mike Pompeo, secrétaire d’Etat américain, «cette même année, le Maroc a ouvert ses ports aux navires de la nouvelle république américaine, ce qui nous a permis de favoriser nos échanges commerciaux et de soutenir notre lutte pour la liberté». Au-delà de la reconnaissance du Sahara marocain, cette terre marocaine depuis sa conquête au XIème siècle par les Almoravides, ce qui nous touche, c’est aussi cette piqûre de rappel de notre grande histoire, bien souvent méconnue, mais qui apporte pourtant un éclairage si précieux sur la place qu’occupe toujours le Maroc dans le monde. Alors si la souveraineté du Maroc sur le Sahara est aujourd’hui reconnue par les Etats-Unis, ce n’est que justice, car ce conflit post-colonial, l’un des plus vieux d’Afrique, n’a que trop duré.

Et puis, une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, il y a la reprise de nos relations avec Israël, annoncée le jour de Hanouka (quel beau symbole). Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, et n’en déplaise à nos frères islamistes, nous sommes très nombreux à avoir accueilli cette décision avec beaucoup de joie et d’émotion car ce sont des membres de notre famille qui vivent en Israël - plus d’un million selon Jared Kushner - et qui ont été coupés de leur pays, de leur sang, de leurs origines depuis l’an 2000. Ainsi, si l’émotion est vive en Israël, elle est tout aussi vive, ici, au Maroc.

Quant à ceux qui ne souhaitent voir dans cette annonce faite par Donald Trump qu’un coup stratégique du Maroc pour obtenir dans une opération win-win la souveraineté du Sahara, autant dire qu’ils ont la mémoire courte et oublient que le travail de réhabilitation et de revalorisation de la mémoire juive au Maroc a démarré il y a bien longtemps. Et notre nouvelle constitution, promulguée en 2011, n’a fait qu’accélérer ce travail de longue haleine porté par le Roi Mohammed VI.

La journée de ce jeudi 10 décembre est une journée à marquer d’une pierre blanche, un jour historique, un jour de fête qui donnera lieu, espérons-le, à des lendemains heureux et assurément à la paix, notamment entre la Palestine, que nous continuons de soutenir plus que jamais, et Israël. La paix, salam, shalom… c’est le mot qui est sur toutes les lèvres aux Etats-Unis, au Maroc et en Israël pour qualifier cette histoire d’amour judéo-marocaine qui n’a jamais cessé d’être et pour qualifier également l’issue du plan d’autonomie marocain pour son Sahara. Alors vivement 2021 pour vivre ces retrouvailles tant attendues avec nos frères marocains, de Tanger à Lagouira en passant par Jérusalem.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 13/12/2020 à 11h32