Ancienne médina de Tanger: là où chaque ruelle raconte une histoire de la ville

Des touristes à Tanger. (Photo d'illustration)

Tanger, deuxième poumon économique du Maroc, se développe de plus en plus et propose à ses touristes tout ce qu’il y a de plus moderne. Mais bonne nouvelle aux voyageurs, chercheurs d’authenticité, c’est aussi à Tanger que vous la retrouverez. Plongez dans les méandres envoûtants de la médina ancienne de Tanger, où chaque rue étroite raconte une histoire séculaire et chaque pierre porte les empreintes du passé. Suivez-nous à travers ce dédale labyrinthique, guidé par les souvenirs d’un local qui a sillonné ces ruelles toute sa vie.

Le 20/07/2024 à 11h28

À mesure que nous nous enfonçons dans la médina, les bruits de la ville moderne s’estompent, remplacés par le murmure des habitants et le clapotis des fontaines cachées. Les murs blanchis à la chaux s’élèvent de chaque côté, formant un labyrinthe où il est facile de se perdre, mais difficile de ne pas être captivé par l’ambiance.

Nous commençons notre voyage par le Grand Souk, en suivant les panneaux qui indiquent le Grand Socco. Ici, les étals débordent de tapis chatoyants et d’artisanat local, chaque échoppe semble avoir été figée dans le temps, préservant des traditions et des métiers qui remontent à plusieurs générations. Le guide, un conteur né, partage des anecdotes sur les anciens tisserands et les marchands qui ont fait de ces rues leur foyer depuis des temps immémoriaux. Il désigne fièrement l’ancienne église anglicane convertie en bibliothèque et musée, rappelant les influences croisées qui ont enrichi cette terre depuis des siècles.

En avançant à travers un passage étroit, nous découvrons la rue Es-Siaghine, célèbre pour ses orfèvres habiles. Leurs ateliers exhalent l’odeur métallique de l’argent et du cuivre, tandis que leurs créations étincelantes attirent les regards curieux des passants.

En poursuivant notre chemin, nous atteignons le Petit Souk, ou Petit Socco, une petite place en terrasses accessible en traversant deux rues depuis le Grand Souk. Ce lieu pittoresque, fréquenté jadis par de nombreux artistes comme Paul Bowles, est parfait pour s’asseoir au Café Central et savourer un thé à la menthe, spécialité locale.

Notre guide nous conduit ensuite vers la Place du 9 avril. Nous faisons le tour complet du lieu mythique pour contempler les bâtiments et les restaurants. Le cinéma Rif, de style Art nouveau, se dresse fièrement à côté de la mosquée Sidi Bouabid, avec son haut minaret. La porte Bab El-Fahs, majestueuse entrée de la médina, attire notre attention avec ses ornements délicats. Au centre de la place, une fontaine en marbre et un jardin planté de hauts palmiers ajoutent une touche exotique à l’ensemble.

En revenant vers le Grand Socco, nous pénétrons dans le Marché central. Ses étals de fruits, légumes, viandes, fromages locaux, herbes et épices nous plongent dans une atmosphère authentique, presque inchangée au fil des siècles.

Notre guide nous mène ensuite à la Légation des États-Unis, située au 8, rue d’Amérique. Premier territoire américain situé hors des États-Unis, ce petit palais fut offert en 1821 par le Sultan Moulay Suleiman. Aujourd’hui, il abrite des témoignages et œuvres de l’histoire tangéroise. Une sorte de musée qu’il faut à tout prix visiter en passant à Tanger.

Les ruelles sinueuses nous mènent ensuite vers la casbah, perchée sur une colline qui domine le détroit de Gibraltar. À travers ses portes imposantes, nous explorons des jardins tranquilles et des cours intérieures ornées de zellige, témoignant de l’architecture mauresque raffinée qui a marqué l’histoire de Tanger.

Chaque coin de la médina est une invitation à la découverte, un mélange fascinant de cultures arabe, andalouse et européenne qui se fondent harmonieusement. Les portes en bois ciselé, les balcons en fer forgé et les mosaïques colorées évoquent un temps où Tanger était un carrefour cosmopolite, attirant artistes, écrivains et aventuriers du monde entier.

Notre périple se termine au coucher du soleil, sur les remparts de la médina, d’où la vue s’étend jusqu’aux eaux scintillantes du détroit. C’est ici que notre guide, imprégné d’une profonde affection pour sa ville natale, partage ses dernières réflexions sur l’âme envoûtante de la médina ancienne de Tanger. C’est ici, à la fin du trajet, que vous attend le point le plus recherché pour faire de magnifiques selfies, exactement au belvédère donnant sur le port, ouvert sur le bleu de l’océan et au-delà, sur les côtes espagnoles.

Une fois sur place, vous vous rendrez compte que cela a valu la peine de gravir toutes ces ruelles escarpées. Alors, après avoir sillonné les rues de l’ancienne médina à travers ces lignes, c’est peut-être le moment de venir à Tanger, suivre votre propre guide et vous laisser charmer par la beauté de ses ruelles.

Par Nisrine Zaoui
Le 20/07/2024 à 11h28