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Du local à l’universel. Telle semble être la motivation des promoteurs de la Semaine internationale de l’artisanat touareg des pays de l’Alliance des Etats du Sahel. Mêlant tradition et innovation, l’artisanat est «un espace refuge et qui donne à une partie importante de la population malienne un sentiment d’utilité dans la société.»

Entre 1979 et 1982, le Sahel fut le théâtre d’un troc géopolitique méconnu. Pour contenir ses propres séparatismes, le Mali céda à la pression algérienne et s’aligna sur la cause du Polisario. Ce pacte scellé dans l’ombre propulsa la RASD au rang d’«État» membre de l’OUA. Les archives diplomatiques françaises accusent l’Algérie d’avoir usé de la menace du terrorisme pour tordre le bras à ses voisins et propulser le Polisario sur la scène africaine.

Un câble diplomatique français de mai 1978 révèle comment le Polisario, conjointement avec des officiers algériens, s’infiltrait déjà au nord du Mali et poussait les tribus maliennes à faire sécession. Quarante-cinq ans plus tard, les mêmes méthodes ressurgissent dans les Accords d’Alger de 2015, que Bamako accuse désormais de légitimer la balkanisation du pays.

Dans la région du Sahel, les intérêts de l’Algérie s’opposent à ceux du Mali, mais télescopent également ceux de la Russie. C’est ainsi que, troisième acteur régional, Moscou soutient militairement la junte au pouvoir à Bamako, mais tout en fournissant à l’Algérie la quasi-totalité de son armement.

À la différence des précédents mouvements qui visaient à une plus grande intégration des Touareg au sein de la société malienne, les insurgés de 2012 ne revendiquaient plus le développement, mais l’autodétermination et l’indépendance. Ils ne parlaient plus de rébellion, mais de «mouvement révolutionnaire» destiné à «libérer le peuple de l’Azawad de l’occupation malienne».

La première Semaine internationale de l’artisanat touareg se tient jusqu’au 1er décembre 2024 à Bamako. Entre traditions, culture et créativité, cet évènement est dédié à l’ensemble des pays de l’Alliance des Etats du Sahel: Mali, Burkina Faso et Niger qui partagent un même espace géographique, social et culturel.

Les liens entre le front Polisario et les groupes djihadistes opérant au Sahel (notamment le Mali) ont fait l’objet de plusieurs analyses ces dernières années, la dernière en date du ministère de l’Armée française fin 2021, désormais rendue publique. Ces sources indiquent clairement que c’est l’Algérie qui a exporté la première vague de terroristes au Mali, tandis que la seconde vague, quinze ans plus tard, est composée de membres du Polisario impliqués dans des activités terroristes aux côtés de groupes islamistes radicaux.

Le jeu trouble de l’Algérie au Sahel, particulièrement au nord du Mali, et les accusations que porte le régime algérien à l’encontre des autorités de Bamako dans le conflit les opposant aux rebelles et groupes terroristes qui trouvent refuge en Algérie agacent de plus de plus en plus les autorités maliennes. Cette fois-ci, c’est lors des Assemblées générales de l’ONU que le colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’Etat, vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement malien, a livré un discours sans fard à l’encontre de l’Algérie, n’hésitant pas à qualifier les représentants de ce pays d’«énergumènes diplomatiques», à qui il a rappelé que le Mali n’est pas une «wilaya d’Algérie».

Au Mali, les choix politiques de la Russie s’opposent aux priorités sécuritaires algériennes. Or, l’Algérie est le principal partenaire de Moscou au Maghreb. Quant à l’armée algérienne, elle dépend de l’armement russe…