Soupçons sur l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar d'un côté, accusations de corruption de l'autre: le procureur général suisse Michael Lauber et la ministre américaine de la Justice Loretta Lynch feront le point, cet après-midi à 13h00 GMT à Zurich, sur ces deux enquêtes qui secouent la FIFA.
Depuis le 27 mai et l'interpellation à Zurich, à la demande de la justice américaine, de 7 hauts responsables du football, deux jours avant la réélection de Sepp Blatter pour un cinquième mandat à la tête de la Fédération internationale de football, les révélations n'ont pas cessé.
Au total, 14 personnes sont visées par la justice new-yorkaise: 9 membres de la FIFA, tous d'Amérique du Sud ou centrale, et 5 hommes d'affaires, dans le secteur du marketing sportif. D'après l'enquête américaine, lancée par Mme Lynch alors qu'elle était encore procureur à New York, ce sont 150 millions de dollars de pots-de-vin et de rétro-commissions qui auraient circulé dans les hautes sphères du football, depuis 25 ans.
Joseph Blatter, président de la FIFA en sursis depuis sa démission surprise du 2 juin, quatre jours à peine après sa réélection, n'a pas été auditionné en tout cas, que ce soit par la justice suisse ou américaine. Et en attendant le Congrès électif de la FIFA du 26 février 2016 qui désignera son successeur, il a été accusé par des sources médiatiques concordantes d’avoir vendu très en-dessous des prix du marché les droits de diffusion télévisée des Mondiaux 2010 et 2014 au sulfureux Jack Warner, le président de la Fédération des Caraïbes.
Il continue, néanmoins, à gérer tranquillement la FIFA, sans jamais quitter la Suisse, préférant éviter "les voyages à risques", pour reprendre ses propres termes.