Zaouia Boutchichiya: guerre de communiqués autour de la succession

Cheikh Jamal Eddine El Qadiri Boutchichi.

Feu Cheikh Jamal Eddine El Qadiri Boutchichi.

Revue de presseUne guerre de communiqués secoue la zaouia Boutchichiya depuis le décès récent de son chef spirituel, le Cheikh Moulay Jamal Eddine. Ce sont surtout les soutiens aux deux fils du défunt qui seraient derrière ces communiqués, «anonymes» pour la plupart, dont certains exigent que l’héritier de Jamal Eddine soit son fils cadet. Pourtant, toute la famille a adressé une missive au roi Mohammed VI, lui demandant de confirmer le fils aîné comme nouveau chef de la zaouia, en respect du testament laissé par son père. Cette revue de presse est tirée du quotidien Assabah.

Le 21/08/2025 à 20h15

Officiellement, une missive familiale a été rendue publique par la famille de Cheikh Moulay Jamal Eddine Qadiri El Boutchich qui fut, jusqu’à son décès le 8 août courant, la principale figure du soufisme au Maroc et le chef incontesté de la voie Qadiriya Boutchichiya, aussi bien au Maroc qu’à travers le monde.

Selon le quotidien Assabah, dans sa livraison du vendredi 22 août, cette lettre familiale a été adressée au Roi Mohammed VI par la veuve de Jamal Eddine et ses deux fils, demandant à Amir El Mouminine de confirmer le Cheikh Mounir Qadiri El Boutchich, le fils aîné du défunt, comme nouveau chef de la zaouia. Les filles de Hamza Qadiri El Boutchich, ancien guide de la tariqa décédé en 2017, ont également signé la missive adressée au Roi, diffusée depuis mercredi soir sur les réseaux sociaux.

Malgré cette unanimité de la famille autour du successeur légal, désigné par le testament de son père, le débat fait rage au sein de la zaouia (mourides) quant au nom de celui qui doit effectivement remplacer le Cheikh Moulay Jamal Eddine.

Selon Assabah, les mourides de la zaouia installés au Maroc penchent plutôt pour le fils cadet, Mouadh El Qadiri Boutchich, car Mounir, l’héritier testamentaire, était surtout chargé des mourides d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et du monde musulman. Même au niveau du rite religieux, des différences notables séparent les deux frères, l’aîné étant moderniste et le cadet traditionnaliste.

Plusieurs mourides regrettent que les deux frères n’aient pas rapidement réglé le problème de la succession et leur reprochent de ne pas être apparus ensemble depuis les funérailles de leur père. Cette situation est aggravée par de nombreux communiqués circulant sur les réseaux sociaux, présentant tantôt l’un tantôt l’autre des deux frères comme le nouveau chef spirituel légitime de la zaouia, alors qu’aucun des deux concernés n’a réagi à ce flot de communiqués qui menacent l’unité des adeptes de la plus puissante zaouia soufiste du Maroc.

Cependant, un enregistrement vocal de dernière minute est intervenu. Son auteur n’est autre que le frère cadet, qui prône ce qu’il appelle une troisième voie, en vertu de laquelle il devient le chef spirituel de la zaouia, son frère aîné se voyant désigné comme administrateur chargé de la gestion des affaires de la zaouia. Cette solution est soutenue par un communiqué, encore un autre, attribué à un clan qui se dénomme les «Chourafa Boutchichis», demandant à Mounir de se désister en faveur de son cadet, Mouadh.

Par La Rédaction
Le 21/08/2025 à 20h15