Visas Schengen: des intermédiaires font main basse sur le système de prise de rendez-vous en ligne

Un Marocain tient son passeport devant son ordinateur affichant un visa Schengen dans la capitale Rabat, le 28 septembre 2021.

Un Marocain tient son passeport devant son ordinateur affichant un visa Schengen dans la capitale Rabat, le 28 septembre 2021. . FADEL SENNA / AFP

Revue de presseKiosque360. Le système des rendez-vous pour les demandes de visas Schengen serait manipulé par des intermédiaires qui réservent ces rendez-vous pour les revendre. Le circuit va du marchandage à l’escroquerie, fait remarquer le quotidien Al Akhbar, dont est tirée cette revue de presse.

Le 28/09/2022 à 20h51

Décrocher un rendez-vous pour déposer le dossier de demande de visas Schengen, c’est la croix et la bannière. Et ce, à cause des intermédiaires qui ont fait main basse sur les rendez-vous pour les demandes.

D’après le quotidien Al Akhbar, qui se penche sur ce sujet dans son édition du jeudi 29 septembre, «un réseau d’intermédiaires manipule le système informatique des rendez-vous mis en place par les sociétés sous-traitantes pour réserver un grand nombre de rendez-vous afin de les revendre». Et de préciser que «ces intermédiaires, qui s’activent sur les réseaux sociaux, interceptent presque tous les rendez-vous lancés par le système de ces sociétés et les réservent immédiatement».

Une fois réservés, ces rendez-vous sont ensuite vendus aux personnes qui désirent déposer leur demande de visa. Ce qui est intriguant dans cette affaire, fait remarquer le quotidien, est que «les rendez-vous sont lancés sur le système de ces centres à des heures tardives». Ce qui alimente l’hypothèse de connivence des employés de ces centres avec des intermédiaires, selon les sources du quotidien.

A ce propos, soulignent les mêmes sources, «des consulats des pays concernés ont reçu des réclamations de citoyens marocains qui ont été induits en erreur, voire arnaqués par ce phénomène des intermédiaires qui ont fait main basse sur les rendez-vous». D’ailleurs, fait savoir le quotidien, «plusieurs étudiants et hommes d’affaires, qui ont attendu plusieurs mois sans obtenir de rendez-vous, ont été obligés de céder au chantage des intermédiaires pour s’en sortir». Le phénomène a pris des proportions alarmantes.

Dans ce sillage, poursuit le quotidien, sept individus ont été interpellés, lundi dernier, par les éléments de la police judiciaire de Fès pour «leur implication présumée dans le trafic de rendez-vous pour les demandes de visas Schengen». Les sept prévenus, dont trois ayant des antécédents judiciaires, ont été arrêtés pour escroquerie dans les parages d’une société de sous-traitance. «Ces individus guettaient les personnes qui voulaient déposer leurs demandes de visa Schengen auprès de ladite société de sous-traitance, en leur faisant croire qu'elles doivent disposer d'un code spécial contre la somme de 700 dirhams».

Après leur arrestation, ajoutent les mêmes sources, «les perquisitions menées par les enquêteurs dans un local commercial exploité par les mis en cause ont permis la saisie de plusieurs passeports, de demandes de regroupement familial, ainsi que des formulaires portant l'en-tête de ladite société de sous-traitance». Une enquête a été ouverte sous la supervision du parquet compétent pour cerner toutes les ramifications de ce réseau d’intermédiaires.

Par Mohamed Younsi
Le 28/09/2022 à 20h51