Violences fondées sur le genre: les femmes de l’USFP disent toutes leurs inquiétudes

Manifestation contre les violences faites aux femmes, le 11 novembre 2018, à Rabat.. DR

Revue de presse«L’Organisation socialiste des femmes ittihadies» (OSFI), club féminin de militantes de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition) veut un «renforcement du cadre pénal encadrant la lutte contre les violences à l’égard des femmes», y compris «pour intégrer les nouvelles formes de ce phénomène», comme les «violences numériques». Une revue de presse d’Assabah.

Le 03/12/2023 à 19h54

À l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, marquée cette année par le lancement de la campagne Tous UNiS, une initiative de l’ONU initiée dans un laps de temps de 16 journées, les militantes marocaines de l’OSFI veulent alerter l’opinion publique sur les violences numériques à l’encontre des femmes.

Cette initiative onusienne, qui prend fin le jour où sera célébrée la commémoration de la Journée des droits de l’homme, le 10 décembre prochain, permet aux militantes de l’OSFI d’affirmer leur mobilisation contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Assabah de ce lundi 4 décembre 2023 relaie le fait que les militantes de l’OSFI insistent sur la nécessité d’une mobilisation générale au Maroc contre ces formes de violences et dénoncent plusieurs cas où des personnes rendues coupables de violences à l’égard de femmes échappent à la justice.

Ces personnes, affirment ces militantes, profitent de lacunes juridiques qu’il faut rectifier, pour que ces situations ne contribuent pas à une normalisation de ces violences, et plus globalement de comportements machistes dans notre société.

Selon Assabah, cette sortie médiatique des militantes de l’OSFI leur permet aussi de rappeler que les violences envers les femmes et les filles peuvent se présenter sous plusieurs formes: «sexuelles, numériques ou même en lien avec la discrimination du genre».

Lutter contre toutes ces formes de violences nécessite, expliquent-elles, un «renforcement du cadre législatif», avec «la mise en place de lois dissuasives».

Ces militantes estiment aussi que «cet effort doit être accompagné d’un autre» visant principalement à «permettre l’autonomisation économique, culturelle et politique des femmes».

L’idée, ont-elles déclaré, «est que si la participation des femmes à la vie sociale du pays dans tous ses aspects est renforcée», cela «laissera moins de place pour la prolifération de l’idéologie favorisant la discrimination des femmes».

Dans leur communiqué, les militantes de l’OSFI précisent que «les chiffres et les statistiques qui traitent du sujet et qui sont émis par des organismes officiels ou des organisations non gouvernementales» assurent que «le phénomène de la violence contre les femmes persiste dans notre société».

Dans certains cas, argumentent-elles, «les données peuvent même être très inquiétantes», surtout «dans le cas des nouvelles formes de violence».

Les militantes de l’OSFI citent à ce propos «l’augmentation des cas des violences numériques», qui deviennent «tout aussi prépondérantes que les formes classiques».

Lutter contre cette nouvelle forme de violences «passe forcément par une révision de l’arsenal juridique pour le rendre intégré, permettant de cibler toutes les formes de violences à l’égard des femmes», expliquent-elles.

Les militantes de l’OSFI déplorent «les insuffisances» du Code pénal, qui ne permettent pas de «lutter contre ce phénomène», auxquelles s’ajoutent «les flous [juridiques] entourant certains articles», ce qui induit que des «décisions judiciaires censées renforcer la lutte contre ces violences se transforment en une échappatoire» pour ceux qui se sont rendus coupables de violences qui se fondent sur le genre.

Par Fayza Senhaji
Le 03/12/2023 à 19h54