Violences à l’encontre d’enfants: quand leur famille démissionne

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Revue de presseEn plus du gîte, du couvert et de l’amour, le rôle premier d’une famille est d’assurer la protection de ses enfants. Car aussi répressive que soit la loi, elle n’intervient qu’après coup, quand le mal est déjà fait. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 16/08/2023 à 20h15

C’est à n’en pas douter, dans tout acte de viol ou de violence contre des enfants, de quelle que nature que ce soit, il y a une part de responsabilité de la famille.

C’est incontestable, explique l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar, ce jeudi 16 août.

La famille doit être la première à pointer du doigt toute violence subie par les enfants, des crimes et délits dont ils sont victimes.

La raison: sa démission et son manque à son devoir de protéger ses enfants.

Une responsabilité, insiste l’éditorialiste, que toute famille doit assumer jusqu’à ce que les enfants atteignent l’âge du discernement et donc l’âge de la maturité, au cours duquel ils peuvent se défendre par leurs propres moyens.

A défaut, poursuit l’éditorialiste, et tant que les familles rechignent à assumer pleinement leur responsabilité d’éduquer et de protéger leurs enfants, nous continuerons à assister, impuissants, à ce genre de crimes abjects et ignobles comme celui récemment commis par le pédophile d’El Jadida.

Pire encore, nous allons finir par banaliser ces crimes, parce que certains parents ont compris les choses de travers, croyant que leur responsabilité envers leurs rejetons se limitait à leur assurer le gîte et le couvert.

Or, l’éducation que les enfants doivent à leur parents, prend un sens large englobant tous les aspects de la vie de l’enfant jusqu’à l’âge de maturité. Certes, note l’auteur de cet éditorial, le législateur a bien mis en place tout un arsenal juridique dont l’objectif est de réprimer ce type de crime et toute autre atteinte à l’intégrité physique et morale de l’enfant.

Mais cela ne saurait être suffisant sans le rôle central de la famille.

La loi n’intervient, en effet, que lorsque le mal est déjà fait.

Et malheureusement, dans bien des occasions, même lorsque le mal est fait, l’enfant est doublement pénalisé.

Ce genre de crimes restent souvent impuni, parce qu’étouffé depuis le début, soit par peur du scandale, ou par intérêt matériel.

Là intervient donc le rôle préventif de la famille.

Il va sans dire, poursuit l’éditorialiste, que «lorsque nous mettons en avant, et insistons sur le rôle de la famille, cela ne veut pas dire que les institutions de l’État, notamment celles chargées de la protection de l’enfant, en sont exemptes».

La responsabilité de l’État dans la protection des enfants est bien de mise. Et ici, l’éditorialiste parle de l’école, de la Sûreté nationale, de la Justice, des maisons des jeunes, mais aussi de la société civile et des médias.

Mais en fin de compte, la responsabilité de la protection des enfants revient avant tout à leur propre famille.

Et quand la famille renonce à cette responsabilité, elle les jette de facto dans la gueule de ces monstres que sont les violeurs, les pédophiles et autres criminels qui se cachent derrière des associations, entre les murs des mosquées et des écoles coraniques, dans des classes et des clubs sportifs et culturels, et même à la maison, pour assouvir leurs pulsions bestiales.

Par Amyne Asmlal
Le 16/08/2023 à 20h15