Vidéo. Ramadan: à Agadir, les boulangers-pâtissiers tentent de résister à la crise

Le360

Le 03/05/2021 à 15h31

VidéoDéjà très affectés par la crise sanitaire, les boulangers-pâtissiers ont vu leur chiffre d'affaires considérablement baisser lors de ce mois de Ramadan. Devant la crise, ils ne peuvent que constater les dégâts.

Du pain qui, faute d'avoir trouvé preneur, devient rassis. Des viennoiseries et des gâteaux qui moisissent sur les étalages. A Agadir, en ce Ramadan, les clients des boulangeries-pâtisseries ne sont pas nombreux et devant à ce manque à gagner, les propriétaires des boulangeries et pâtisseries d'Agadir ont dû réduire les effectifs parmi leurs employés.

L'instauration du couvre-feu nocturne au cours du mois sacré, pour freiner la propagation du Covid-19 parmi la population, a eu de lourdes conséquences pour cette corporation. Ces commerces, déjà lourdement impactés par la crise sanitaire, sont en crise de grande ampleur, jamais vécue auparavant, de l'avis de l'ensemble des boulangers-pâtissiers.

C’est le cas de Rachid El Kahia, propriétaire d’une boulangerie, qui confie avoir été obligé de réduire de moitié son équipe de 11 personnes, «une moitié travaille les 15 premiers jours, et l’autre pendant la deuxième quinzaine». 

Certains boulangers ont même dû considérablement baisser leurs prix dans l’espoir d’attirer plus de clients. «En vain, se plaint Jamila, responsable d’une boulangerie. C’est une année exceptionnelle. Depuis quatre ans que j’exerce ce métier, je n’ai jamais vu pareille crise. Malgré les prix encourageants, les clients se font rares».

Le court laps de temps accordé aux commerçants, juste avant le ftour et le couvre-feu, n’est pas suffisant pour leur permettre d'écouler aussi bien le pain que viennoiseries, gâteaux, et autres petits fours.

Walid Saadi, le président du bureau régional de la Fédération marocaine des boulangeries et pâtisseries de la région Souss-Massa, a une autre explication à cette morosité chez les boulangers-pâtissiers d'Agadir. Il impute cette crise à des traiteurs, et des boulangers improvisés, exerçant informellement leur activité, «qui a pris ces derniers temps des proportions alarmantes».

«Les mêmes produits que nous exposons, nous qui payons des impôts, sont fabriqués dans des foyers loin des regards des autorités, et aisément écoulés, puisque moins chers regrette-t-il. C’est ce qui impacte aussi notre commerce», explique-t-il. 

Par M'hand Oubarka
Le 03/05/2021 à 15h31