Vidéo. Maroc: les risques liés au volcan des Canaries et aux activités sismiques décryptés par un expert

khalil Essalak / Le360

Le 02/10/2021 à 16h19

VidéoAu Maroc, l’Institut national de géophysique (ING) suit de près la progression de la lave émise par le volcan Cumbre Vieja sur l’île espagnole de La Palma vers l’océan Atlantique, située à environ 500 km des côtes marocaines. Le point avec le sismologue Nacer Jabour.

Les éruptions du volcan Cumbre Vieja aux Canaries ont atteint l'Atlantique, comme on le craignait. Mais au moment où certains redoutent l'apparition de vagues de tsunami sur les rivages du Sahara marocain, Nasser Jabour, chef du département de l'Institut national de géophysique, dément la nouvelle et affirme qu'il ne s'agit que de petites vagues à proximité de l’île.

En effet, l’Institut national de géophysique à Rabat mène des recherches dans le domaine de la sismologie. Le système de surveillance et d’alertes sismiques est déployé au niveau national, permettant d’identifier et de localiser les épicentres en cas de secousses ou tremblements.

«Aujourd’hui, l’institut est doté d’un large réseau composé de 40 stations sismiques à travers toutes les villes du Royaume, qui assurent une bonne couverture au niveau de toutes les régions en permettant d’identifier et surveiller les foyers sismiques, grâce à des calculs précis et pointus. La dernière station installée est située dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra. Elle nous permet ainsi de suivre de près l’évolution des éruptions volcaniques de Cumbre Vieja et des activités sismiques qui en résultent», explique le responsable à l’ING.

En ce qui concerne le volcan Cumbre Vieja aux Canaries, le responsable précise que les «activités sismiques n’étaient plus détectables après l’éruption du volcan, mais il y a 24h de cela, nous avons pu identifier quelques activités sismiques», ajoutant que «cette arrivée des laves au contact des eaux de l'océan est préoccupante car elle s'accompagne d'un dégagement de gaz toxique et pour le moins dangereux et désagréable à respirer. Une troisième bouche éruptive vient de s'ouvrir avec une spectaculaire nouvelle coulée, mais pour l’instant, il n’y aucun danger de tsunami qui plane sur les rivages du Sahara marocain. Il s’agit uniquement de quelques vagues à proximité de l’île».

D’un autre côté, les villes du Nord enregistrent des activités sismiques récurrentes. Les explications du chef du département de l’ING démontrent que «la situation géographique et géologique est différente dans les régions du Nord. A leur niveau, il y a une collision des plaques tectoniques. Ces zones subissent une forte pression tectonique, ce qui engendre des tremblements de terre qui ne sont pas du tout liés à l’activité volcanique, comme constaté aux îles Canaries».

L’ING relevant du Centre national pour la recherche scientifique et technique a été créé en 1984, initialement sous le nom du Laboratoire d’astronomie et de géophysique (LAG). Depuis, il a mis en plance des activités dans le domaine de la sismologie permettant au Maroc d’acquérir une expérience de leader au niveau national.

Par Fatima Zahra El Aouni et Khalil Essalek
Le 02/10/2021 à 16h19