Selon Khalid Chiyat, les dirigeants algériens ont agi avec beaucoup de mauvaise foi contre les agriculteurs marocains d’El Arja, cette zone située à quelque 6 kilomètres de Figuig où ils s'adonnent à leurs cultures (palmiers-dattiers essentiellement) depuis plusieurs décennies.
"L’Algérie prétend que cette zone fait partie de son territoire. Pourquoi alors n’a-t-elle rien fait pour la récupérer pendant plusieurs décennies?", s’interroge cet expert qui enseigne les relations internationales à l’université d’Oujda.
Khalid Chiyat compare cette spoliation des agriculteurs d’El Arja à ce qui s’est passé à l’automne de l’année 1975 quand l’Algérie a expulsé 35.000 Marocains suite à la marche Verte. Des dizaines de milliers de familles avaient alors été obligées de quitter le territoire algérien, sans rien emporter de leurs biens.
Lire aussi : "El Arja, ou quand l’Algérie délimite à sa manière les frontières avec le Maroc
Mais ce n’est pas tout. Selon Khalid Chiyat, et en cas d’un recours devant la Cour internationale de justice, les agriculteurs marocains pourraient être réhabilités dans leurs droits.
Le spécialiste évoque à ce sujet des précédents au niveau international. Il fait surtout référence à l’affaire (bien similaire à celle d’El Arja) qui avait opposé l’Inde et le Portugal. La Cour internationale de justice avait donné raison aux Indiens pour aller sur une île sous souveraineté portugaise en vertu de ce qui est appelé "coutume locale" ou "coutume régionale".
"L’affaire serait réglée si les agriculteurs marocains saisissaient cette cour, car, là aussi, on pourrait faire jouer les règles de la coutume locale", explique Khalid Chiyat.