«Nous avons l’impression d’être des laissées-pour-compte». Présidente de la coopération Nour El Fizazi, Fatema El Fizazi raconte, non sans dépit, que tous les artisans sans exception traversent une rude épreuve depuis la propagation du coronavirus et la déclaration de l’état d’urgence sanitaire.
Pour cette dame d’un âge respectable, spécialisée dans la confection de caftans, leurs multiples appels n’ont pas eu d’écho auprès des responsables. «Les dettes ne cessent de s’accumuler au point que nous risquons de mettre la clé sous la porte», dit-elle.
Auparavant, Fatema El Fizazi employait 20 personnes et faisait ainsi vivre autant de familles. Aujourd’hui, elle ne compte plus qu’une seule employée. «Mais c’est juste pour nous occuper, pour n’avoir pas à rester inactive, tant l’activité est à l’arrêt», ajoute-t-elle.
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D’autres femmes artisans sont logées à la même enseigne. Leurs machines sont à l’arrêt puisque la demande n’existe plus et, surtout, il n'y a plus de matière première pour les faires tourner.
Ce que regrette le plus Nisrine Hajji, membre de la coopérative «Tawassoul Achamil», est le manque de soutien de la part des autorités malgré leurs multiples appels. «D’autant plus navrant, regrette-t-elle, que cette coopérative aide les jeunes à apprendre le métier de la couture et de la broderie.»
Bien des artisans et des coopératives ont déposé des demandes pour bénéficier d’aides ou d'un prêt. La plupart n’ont pas eu de réponse favorable, pour n’avoir pas rempli les conditions exigées par les responsables.