La production annuelle des abattoirs urbains de Casablanca a régressé, passant de 28.500 à 21.000 tonnes, en raison de la hausse de la production de viande dans les souks de Tit Mellil, Mediouna et Had Soualem. Les professionnels du secteur expliquent cette baisse par la prolifération des réseaux de distribution de la viande issue des abattages clandestins en provenance, notamment, des centres de Derb Ghallef, Oulfa et Chellalat, dans la région de Mohammedia. Les mêmes sources indiquent que ces viandes sont écoulées à grande échelle par les boucheries dans les quartiers populaires de Derb Sultan, Hay El Hassani et Hay Mohammedi.
La consommation de cette viande, ajoutent les professionnels du secteur, constitue un danger pour la santé des citoyens. Ce produit est malheureusement très prisé par les Bidaouis à cause de son prix relativement bas par rapport à celui des viandes provenant des abattoirs urbains. La consommation des viandes rouges à Casablanca dépasse les 100.000 tonnes annuellement. C’est dire que plus de 73.000 tonnes proviennent du trafic des viandes dans les souks, principalement ceux de Tit Mellil, Mediouna, Bouskoura, Tamaris, Had Soualem et Louizia, dans la région de Mohammedia.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 8 octobre, que les professionnels du secteur indiquent que les réseaux de distribution des viandes de souks et d’abattage clandestin contrôlent aujourd’hui plus de 70% des marchés de viandes à Casablanca. Il y a six mois encore, le taux d’approvisionnement assuré par les marchés non contrôlés (abattage clandestin et transport illégal des viandes) ne dépassait pas les 60%. Encore faut-il rappeler que la commercialisation des viandes de souks est formellement interdite dans le périmètre urbain de Casablanca. Malgré les multiples campagnes de lutte contre ce trafic dangereux pour la santé des citoyens et la saisie des viandes non contrôlées, la capitale économique demeure inondée par les circuits parallèles.
L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a certes procédé au marquage indiquant la qualité des viandes rouges dans les abattoirs communaux et les souks hebdomadaires mais, faute de moyens humains et matériels, ce contrôle reste aléatoire. Autant dire que la «contrebande de viande» continue de prospérer, même si ce délit est passible de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 50.000 à 100.000 dirhams.