Vente pyramidale à Tanger: arrestation de la cheffe d’un vaste réseau d’escroquerie

Revue de presseActivement recherchée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), une femme, considérée comme à l’origine d’une vaste escroquerie à la vente pyramidale portant sur des sommes colossales encaissées auprès de plusieurs victimes, a été arrêtée hier, dimanche 22 septembre, à son arrivée à la gare de Tanger. La prévenue se retrouve sous le coup de poursuites judiciaires pour des faits d’escroquerie, avec 15 autres complices, co-accusés dans cette affaire, dont 12 femmes, placées en détention préventive par le juge d’instruction. C’est une dispute entre cette femme et l’une de ses complices qui a permis de mettre fin à cette arnaque. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 23/09/2024 à 18h50

Cet escroc, une femme qui a longtemps sévi à Tanger, se présentait comme étant la «présidente du groupe Al Khair», en fait un réseau d’arnaque à grande échelle qui se fonde sur des ventes pyramidales. Son arrestation hier, dimanche 22 septembre, à son arrivée à la gare de cette ville du nord du Royaume, intervient après plusieurs semaines de cavale, indique Al Ahdath al Maghribia de ce mardi 24 septembre 2024.

Principale mise en cause dans cette arnaque qui porte sur des sommes colossales, la prévenue sera auditionnée la semaine prochaine par le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tanger, ajoute le quotidien.

Selon les procès-verbaux des plaintes de nombreuses femmes, victimes de ce réseau, elle est l’instigatrice de cette opération et celle qui a orchestré la gestion de ce réseau, nommé «Al Khair». L’escroc sévissait principalement aux côtés d’une autre femme, qui a elle aussi été placée en détention préventive.

Certains de ces escrocs, principalement des femmes, qui agissaient sur un groupe du réseau social WhatsApp, ont déclaré aux enquêteurs que c’est la principale mise en cause qui recevait les sommes collectées par les différents groupes d’adhérents, en fait les victimes de cette escroquerie à grande échelle.

Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tanger poursuit actuellement l’audition des 15 accusés dans cette affaire, dont 12 femmes, qui sont confrontées aux procès-verbaux des plaintes dont elles font l’objet.

Le nombre de plaintes ne cesse d’ailleurs d’augmenter, tout particulièrement de la part de femmes qui ont perdu beaucoup d’argent après avoir souscrit à ce qui était présenté comme étant une «tontine», une formule alternative et informelle d’épargne collective, permettant a priori de générer d’importants bénéfices.

Les services de la BNPJ recherchent activement d’autres complices dans cette affaire, dont l’identité avait déjà été évoquée dans les procès-verbaux de plusieurs plaintes, de même qu’au cours de la procédure d’instruction des co-accusés qui avaient déjà été placés en détention préventive.

Après avoir été déférés en état d’arrestation devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Tanger au cours de la première semaine du mois d’août dernier, les prévenus se retrouvent donc menacés de poursuites judiciaires.

Ils ont entre-temps été inculpés pour «escroquerie», «collecte d’argent auprès d’un public sans autorisation» et «sollicitation d’une charité publique».

L’affaire avait éclaté un mois auparavant, en juillet 2024: des plaintes déposées à la BNPJ par quatre femmes escroquées avaient abouti à l’arrestation de l’une des administratrices d’un compte sur le réseau social WhatsApp, où étaient hameçonnées les victimes de cette vente pyramidale, et où elles interagissaient avec les escrocs.

En fait, c’est une dispute entre la principale accusée dans cette affaire, la «présidente du groupe Al Khair», et sa complice, qui se présentait quant à elle en tant que «directrice des recettes de la Caisse de garantie», qui a été à l’origine de la dénonciation de cette arnaque, explique Al Ahdath Al Maghribia.

Bien qu’étant la principale complice dans cette affaire d’escroquerie à la vente pyramidale, cette femme avait encouragé les autres administratrices des groupes qui agissaient sur WhatsApp à porter plainte envers sa comparse, après avoir constaté que le nombre d’adhérents se composait de plusieurs milliers de personnes, et que les montants cumulés des cotisations avaient atteint la somme de plusieurs millions de dirhams.

Par Hassan Benadad
Le 23/09/2024 à 18h50