Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a lancé un plan national de veille et de riposte contre la variole de singe qui se propage actuellement dans plusieurs pays du monde. Une propagation qui a mis en alerte plusieurs scientifiques puisqu’elle a dépassé les frontières de l’Europe et a été déclarée aux Etats-Unis, au Canada, en Israël et en République démocratique du Congo.
Ce plan de riposte commence d’abord par définir la maladie, le Monkeypox, avant d’évoquer le mode de transmission et d’énumérer ses symptômes.
La variole du singe est une zoonose virale qui sévit principalement dans les zones de forêt tropicale humide d’Afrique centrale et occidentale avec occasionnellement des cas exportés à l’étranger. «Le monkeypox est une maladie émergente, reconnue comme l’infection à orthopoxvirus la plus importante chez l’homme à l’ère post-éradication de la variole», précise la direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies du ministère de la Santé.
En ce qui concerne la transmission de l’animal à l’homme, elle peut se produire par contact direct avec le sang, les fluides corporels ou lésions cutanées ou muqueuses d’animaux infectés: des écureuils à corde, des écureuils arboricoles, des rats braconnés de Gambie, des loirs, et différents types de singes.
La transmission interhumaine peut résulter d’un contact étroit avec des sécrétions respiratoires ou des lésions cutanées d’une personne infectée ou encore des objets récemment contaminés. La transmission par gouttelettes respiratoires nécessite généralement un contact face à face prolongé, ce qui exposerait davantage les agents de santé et les membres d'un même ménage.
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Les symptômes sont similaires à ceux observés dans le passé chez les patients atteints de variole, bien qu'ils soient cliniquement moins sévères.
La période d'incubation est de 6 à 13 jours en général, mais peut aller de 5 à 21 jours.
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Les cas suspectsTout cas suspect ou probable de variole de singe doit être immédiatement déclaré à l’autorité sanitaire dont relève la structure sanitaire du public, comme du privé.
Celle-ci coordonne, en urgence, avec le service régional de Santé Publique la vérification de la définition de cas et procède à l’investigation épidémiologique dès que le cas est classé comme cas probable. Pour chaque cas, une fiche d’investigation est renseignée et envoyée au Centre National d'Opérations d'Urgence en Santé Publique (CNOUSP).
Par «cas suspect», la note du ministère désigne toute personne présentant une éruption cutanée, vésiculeuse ou vésiculo-pustuleuse, avec fièvre > 38°C.
Les cas probables peuvent être l’un des cas suivants:
• Tout cas suspect ayant eu un contact avec un cas confirmé dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes;
• Tout cas suspect ayant effectué, dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes, un voyage dans un pays où la maladie est endémique ou un pays ayant enregistré une chaine de transmission depuis le début mai 2022 (actuellement les pays d'Afrique centrale et de l’Ouest, d’Europe et d’Amérique du Nord);
• Tout cas suspect avec atteinte des paumes des mains et/ou des plantes des pieds, ou encore avec présence d’adénopathies.
Un cas confirmé est donc défini comme étant un cas probable chez qui l’infection par le virus de monkeypox a été confirmée par technique moléculaire en laboratoire.
La prise en charge
Toute personne présentant des signes cliniques compatibles avec un cas suspect doit bénéficier d’une consultation médicale avec un interrogatoire et un examen clinique poussée pour le reclasser éventuellement comme cas probable. Toute personne présentant des signes cliniques compatibles avec un cas suspect, même s’il n’est pas classé probable ou même si une forte suspicion de la varicelle ou autres fièvres éruptives est retenue doit s’auto-isoler à domicile pendant deux semaines, avec respect rigoureux des mesures d’hygiène.
Un traitement symptomatique doit être prescrit par le médecin traitant et, si l’hospitalisation est indiquée, elle doit se faire en isolement dans une salle dédiée.
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Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la variole du singe est une maladie généralement bénigne et auto-limitante, la plupart des personnes atteintes guérissant en quelques semaines. Le ministère de la Santé indique dans son plan de risposte qu'un traitement est possible grâce à un agent antiviral connu sous le nom de Tecovirimat, mais qui n'est pas encore largement disponible.
La vaccination contre la variole a été démontrée par plusieurs études observationnelles comme étant efficace à environ 85%. A l'heure actuelle, les vaccins antivarioliques originaux (première génération) ne sont plus disponibles pour le grand public.
Toutefois, un vaccin encore plus récent basé sur un virus de la vaccine atténué modifié (souche Ankara) a été approuvé pour la prévention du monkeypox en 2019. Il s'agit d'un vaccin à deux doses dont la disponibilité reste elle aussi limitée.