Le pôle expertise de l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) a engagé des investigations approfondies sur la base d’éléments transmis par une étude notariale. Selon des informations rapportées par Assabah dans son édition du vendredi 26 septembre, un notaire, pris de sérieux doutes, a saisi l’ANRF au sujet d’opérations immobilières d’un de ses clients, suspectées de servir au blanchiment de capitaux d’origine obscure.
L’affaire concerne l’acquisition de sept appartements dans un complexe résidentiel de haut standing, pour une valeur globale frisant les dix millions de dirhams. L’acquéreur aurait proposé un chèque pour la moitié de la somme, exigeant de régler le solde en espèces. Une pratique que le notaire a immédiatement refusée, en rappelant l’obligation légale d’effectuer le paiement du reliquat par chèque ou virement bancaire. Cette exigence a contraint le client potentiel à se rétracter, un retrait qui a conforté le notaire dans ses soupçons.
Ce dernier s’est alors empressé de signaler ces éléments suspects à l’autorité financière, déclenchant l’ouverture d’une enquête. À la suite de ce signalement, l’ANRF a requis de l’Agence nationale de la conservation foncière la communication d’informations concernant cet individu et son patrimoine. Les investigations préliminaires ont révélé des opérations similaires: l’acquisition d’appartements puis leur revente rapide, quelques mois seulement après l’achat, venant ainsi renforcer l’hypothèse d’un blanchiment d’argent via le secteur immobilier.
Ce cas illustre l’application concrète de la loi relative à la lutte contre le blanchiment d’argent, qui impose aux professions libérales réglementées – notaires, avocats, experts-comptables – ainsi qu’aux institutions financières, une obligation de vigilance et de signalement en cas de soupçons. Pour mémoire, ce mode opératoire est fréquemment employé par les réseaux criminels, notamment les narcotrafiquants, relaie Assabah.
Ces derniers investissent souvent les profits de leurs activités illicites dans l’achat de biens immobiliers à prix élevé, pour les revendre ensuite, intégrant ainsi les fonds blanchis dans le circuit économique légitime. Pour ce faire, ils sollicitent habituellement l’expertise de conseillers spécialisés dans les transactions immobilières.








