La vague d’indignation suscitée par le hashtag #KounRajel (Sois un homme), lancé par des internautes imprégnés d’une pensée machiste et rétrograde, se poursuit par la mise en ligne d’une pétition qui appelle au retrait du hashtag de la Toile. C’est ce que rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition des 28-29 juillet.
Lancée par Fathia Bennis, fondatrice et présidente de l’association Women’s Tribune, sur la célèbre plateforme «Avaaz.org», cette pétition, adressée au chef du gouvernement et aux responsables des partis politiques, a été signée par des acteurs associatifs, des journalistes, des avocats, des artistes et des chefs d’entreprises marocains et étrangers. Le nombre des signataires avait atteint 775 il y a quelques minutes. Quelque 5000 signatures sont nécessaires pour faire entendre le message qu’elle porte, à savoir le retrait du hashtag et l’interdiction de sa diffusion sur les réseaux sociaux, selon le quotidien.
Cette lettre ouverte défend en effet les principes d’égalité et de liberté en relation avec l’apparence physique. Elle exprime aussi des inquiétudes quant à l’avenir de notre société, nourrie de tolérance et d’ouverture sur le monde, écrit Al Ahdath.
L’idée du hashtag, qui exhorte les hommes à contrôler l’apparence des femmes et leur manière de s’habiller, n’est pas nouvelle, note les auteurs de la pétition.
Ils rappellent dans ce sens l’invasion de la plage d’Agadir, l’année dernière, par des milices qui ont obligé les femmes en maillots de bain à se couvrir. Un affront qui n’a pas exclu les estivantes étrangères. Ce qui prouve que l’apparence physique des femmes dans les espaces publics continue de déranger certains hommes. Ce qui les pousse à jouer aux gardiens de la morale. Une attitude qui n’est pas acceptable dans un pays comme le Maroc, relève Al Ahdath.
La pétition considère que le contenu du hashtag «KounRajel» est discriminatoire et qu’il encourage la violence envers les femmes. Il est aussi en totale contradiction avec les droits élémentaires des femmes comme le stipule la Constitution et les conventions internationales ratifiées par le Maroc, et qui consacrent l’égalité des hommes et des femmes en matière de droits et de libertés civile, économique, politique et sociale, souligne le quotidien.
La pétition a également critiqué le laxisme du gouvernement et des partis politiques vis-à-vis de ce hashtag sexiste qui porte gravement atteinte à l’image du Maroc et appelé au respect des libertés individuelles des hommes et des femmes afin de garantir leur sécurité physique et morale, note encore Al Ahdath.