Ce sont des révélations qui ont de quoi faire froid au dos, mais qui viennent surtout rappeler que certains malfaiteurs font preuve d’ingéniosité pour mettre en place de nouveaux stratagèmes visant à faire toujours plus de victimes. Ces dernières sont, cette fois-ci, des ménages surendettés qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts et ont besoin de nouveaux crédits en continu.
C’est Assabah, qui publie ces révélations dans son édition du lundi 5 septembre, s’intéresse de près à un nouveau phénomène qui se propage sur les réseaux sociaux, celui de la «mafia des crédits», comme l’appelle le quotidien.
En fait, le détail de cette affaire montre à quel point les personnes vulnérables financièrement peuvent être des proies faciles pour ces réseaux criminels. Dans ce cas-là, écrit Assabah, sont principalement ciblés des enseignants, fonctionnaires et autres ménages qui ont déjà souscrit à un ou plusieurs crédits et qui veulent recourir à d’autres financements car ils ne s’en sortent plus.
Pour beaucoup, leur situation financière, leur niveau d’endettement ou leur profil bancaire ne leur permet plus d’accéder à de nouveaux crédits auprès des établissements bancaires. Mais cela n’est pas un problème, promettent des annonces diffusées sur les réseaux sociaux. La «mafia des crédits» a des solutions pour chaque cas. En fait, comme l’explique le journal, cette mafia a recours à des pratiques criminelles, incluant des opérations bancaires suspectes, la falsification de document ou même le recours à une activité bancaire que seuls des établissements de crédit accrédités sont autorisés à pratiquer. Elle promet de réduire le montant des traites déjà engagées auprès d’une banque, le rallongement du délai de remboursement de prêts, voire l’octroi de nouveaux crédits même si le client n’y est pas éligible.
Comme le rapporte également Assabah, le réseau derrière ces pratiques frauduleuses ne dispose d’aucun siège social, mais se contente de numéros de téléphones publiés avec leurs annonces, puis de rendez-vous donnés aux clients dans des cafés ou des espaces publics. Cette mafia s’est même donné les moyens pour réussir son coup, en mobilisant un capital qui lui permet de réaliser certaines de ses opérations. Dans certains cas, elle n’hésite pas à racheter elle-même des crédits contractés par des clients, en contrepartie de chèques de garantie et, surtout, d’engagement à lui payer des montants qui dépassent de loin ce qu’ils doivent aux banques. Autant dire que des stratagèmes bien rodés sont mis en place par cette «mafia des crédits» qui, sans nul doute, fait déjà l’objet d’enquêtes des organismes concernés. Mais, en attendant qu’elle soit mise hors d’état de nuire, la vigilance est de mise.