Mardi dernier, et suite à plusieurs plaintes simultanées déposées par des particuliers et une société immobilière, le parquet général de Rabat a délivré à la police judiciaire un ordre d’amener contre une célèbre femme notaire de la place.Selon le journal Assabah du 28 janvier, qui consacre son grand titre à la Une à cette affaire, la femme de loi a été présentée au parquet général après avoir été interrogée par les services de la police judiciaire de Rabat.
Le tribunal de première instance de Rabat a connu, ce jour-là, une effervescence sans précédent. Des avocats venus de Rabat, Kénitra et régions, les victimes accompagnées de leurs familles, ainsi que les responsables d’une grande société immobilière qui a pignon sur rue se sont mobilisés pour mettre la pression aux autorités judiciaires, de crainte que l'accusée ne soit libérée. D'autant que la prévenue n’est autre que la fille d’un ancien haut magistrat, ex-président d’un tribunal de première instance, alors que son frère est le président actuel d’une juridiction de Rabat.
Ce n’est qu’après l’avoir vue dans le box des accusés, parmi des délinquants en état d’arrestation, que les plaignants ont su que la loi aurait le dernier mot.Dans leur déposition devant le juge d’instruction, les victimes ont présenté des documents attestant de la remise de sommes importantes confiées à l'accusée dans le cadre de transactions immobilières jamais respectées. Une grande société immobilière a aussi perdu, dans ces entourloupes, quelque 20 millions DH.
Selon Assabah, les plaignants ont cependant laissé la porte ouverte à une solution à l'amiable, au cas où la prévenue se déciderait à restituer les sommes détournées. Ce marché lui sera certainement proposé lors de la prochaine audience, prévue mardi prochain.