Un rapport espagnol pointe du doigt le «lobby des médicaments» au Maroc

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Revue de presseKiosque360. Mais qu’est ce qui fait courir les Marocains, ordonnances médicales en mains, jusqu’au préside occupé de Sebta pour y acheter des médicaments? Selon un rapport espagnol, c’est tout simplement la différence abyssale entre les prix qui serait derrière cette ruée.

Le 10/06/2019 à 22h55

Un rapport espagnol sur le médicament au Maroc vient de dresser un tableau particulièrement sombre de «l’anarchie des prix du médicament» qui prévaut dans le pays. Selon des informations rapportées par le quotidien Al Massae dans son édition de ce mardi 11 juin, ce rapport pointe du doigt les prix exorbitants pratiqués sur le marché du médicament au Maroc.

Et d’ajouter qu’en plus des dizaines de Marocains qui viennent régulièrement à Sebta pour y soigner des maladies graves et/ou chroniques, c’est quasiment la ruée quotidienne vers les pharmacies du préside occupé, où des porteurs d’ordonnances médicales viennent s’approvisionner en médicaments. Malgré la distance à parcourir, parfois pour acheter un seul médicament d'une vingtaine de comprimés, le rapport qualité prix vaut la chandelle, tant le coût des médicaments au Maroc atteint des sommets. D’ailleurs, les clients des pharmacies de Sebta l’on appelée le «paradis médical» ou la «cité clémente» à cause de ses produits pharmaceutiques très bon marché.

Les pharmaciens espagnols se frottent les mains, et ont même démultiplié leurs stocks quotidiens en médicaments les plus demandés par les Marocains pour les soins du diabète, de la tension artérielle, des maladies cardiovasculaires, de la pneumonie… Le rapport cite plusieurs cas concrets de médicaments, dont l’un coûte par exemple à Sebta 3 euros contre 11,50 euros au Maroc pour le même produit, et l’autre vendu à Sebta pour 8,12 euros contre 16,50 euros au Maroc, voire un troisième vendu 28 euros au Maroc, mais qui n’affiche que 8 euros à Sebta, soit 20 euros de différence.

Avec ces différences monumentales de prix, on n’est pas loin de croire que des «mules» seraient forcément utilisées par des pharmaciens du nord pour s’approvisionner illégalement à partir de Sebta et réaliser de grandes marges bénéficiaires, plutôt que de se faire fournir par les industriels locaux dont les tarifs sont plus que dopés.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 10/06/2019 à 22h55