Un «Ould Lefchouch» arrêté après avoir fauché un gendarme à Harhoura

Barrage de contrôle dressé par la Gendrarmerie royale au niveau de Harhoura. 

Barrage de contrôle de la Gendarmerie royale, près de Harhoura.  . DR

Revue de presseUn jeune conducteur, issu d’un milieu aisé, a été arrêté à Témara après avoir renversé un gendarme à un barrage routier à Harhoura. Poursuivi pour tentative de meurtre et délit de fuite, il a été placé en détention à la prison de Tamesna, dans une affaire qui rappelle le drame survenu en 2019 au même endroit. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 01/09/2025 à 18h59

Un nouvel accident, grave, impliquant un jeune conducteur issu d’une famille aisée, vient de secouer la région de Témara. Un gendarme a été violemment percuté à un barrage routier sur l’autoroute, alors qu’il tentait de contrôler un excès de vitesse. Le conducteur, qui avait pris la fuite, a finalement été arrêté et placé en détention, indique le quotidien Al Akhbar, dans son édition de ce mardi 2 septembre.

Selon des sources concordantes citées par le quotidien, les éléments du centre judiciaire de la Gendarmerie royale de Témara sont parvenus, en fin de semaine dernière, à identifier et interpeller le jeune «Ould Lefchouch» (une expression orale, désignant usuellement les enfants pourris-gâtés issus de familles fortunées). Celui-ci est accusé d’avoir délibérément renversé un gendarme affecté à un poste de contrôle radar au niveau de la commune de Harhoura, avant de prendre la fuite, a-t-on pu lire.

Rapidement localisé grâce à une enquête conjointe entre les brigades d’Aïn Atiq et de Tamesna, le suspect a été placé en garde à vue sur ordre du parquet compétent près la Cour d’appel de Rabat. Il a ensuite été présenté au procureur général du Roi, qui a ordonné son incarcération à la prison de Tamesna, dans l’attente de son audition par le juge d’instruction le 23 septembre, a précisé Al Akhbar.

L’affaire est prise très au sérieux par les autorités judiciaires. Le jeune homme est poursuivi pour tentative de meurtre, délit de fuite et mise en danger de la vie d’autrui. Ces lourds chefs d’accusations pourraient lui valoir une peine exemplaire, d’autant que les fait rappellent un précédent tragique.

Les faits ont eu lieu en milieu de semaine dernière, sur la route reliant Harhoura et Aïn Atiq. Le radar de contrôle des véhicules avait détecté un excès de vitesse de l’un des véhicules, et le gendarme chargé du contrôle a tenté d’intercepter son conducteur. Celui-ci aurait refusé d’obtempérer, fonçant délibérément sur l’agent et le projetant au sol sous les yeux de ses collègues. Ces derniers ont immédiatement porté secours à leur collègue, transférée en urgence à l’hôpital militaire de Rabat, où il a reçu des soins intensifs.

L’incident a rappelé de douloureux souvenirs. En 2019, un autre gendarme avait trouvé la mort dans des circonstances similaires sur la corniche de Harhoura, fauché par un jeune conducteur, un Marocain de nationalité hollandaise. Celui-ci avait été condamné, en mars 2023, à 20 ans de prison ferme et au versement de 1,5 million de dirhams d’indemnisation à la famille de la victime.

À l’issue de la procédure d’appel, la peine avait été réduite à 15 ans, en 2024. À cette époque, le prévenu avait plaidé l’accident involontaire, invoquant un embouteillage, un manque de visibilité et des troubles psychiques. Mais les images des caméras de surveillance avaient démontré qu’il avait ignoré délibérément les panneaux de ralentissement et les ordres du gendarme, ce qui avait convaincu la justice de sa culpabilité.

Ce nouvel épisode met en lumière la dangerosité de certains comportements routiers et le sentiment d’impunité de jeunes conducteurs issus de familles privilégiées. L’opinion publique, marquée par la récurrence de ces drames, s’interroge sur la sévérité des sanctions et sur la nécessité de renforcer la protection des forces de l’ordre lors des contrôles routiers.

En attendant, le gendarme, blessé, se trouve toujours en soins hospitaliers et, au tribunal, le juge en charge de cette affaire s’apprête à donner son verdict, alors que cette affaire suscite déjà de vives réactions.

Par La Rédaction
Le 01/09/2025 à 18h59